Arthur, un jeune homme de 23 ans, revient sur les violences policières dont il a été victime le mardi 10 décembre place Bellecour à Lyon.
Que l’on tire les cheveux d’une femme lors d’une interpellation, alors que le 23 novembre était la « marche pour dénoncer les violences faites aux femmes », que l’on distribue des coups de matraque sur des personnes pacifistes à la recherche d’un dialogue avec les forces de l’ordre, nous cherchons à comprendre pourquoi tant de violences envers la population.
Le lendemain matin, dès sa sortie des Urgences dentaires sur le site de l’hôpital Edouard Herriot, nous accompagnons Arhur sur le lieu de l’incident dont les photos terribles ont fait réagir plusieurs médias suite à l’information diffusée depuis la page Facebook Lyon Rébellion. Comme lui, nous essayons de comprendre pourquoi des policiers agissent avec une telle violence. Il demande des réponses. Entre temps, le parquet de Lyon a annoncé qu’une enquête avait été confiée à l’IGPN (Inspection Générale de la Police Nationale).
➡ Trop de violences policières en France
En France, il n’existe pas de statistiques ou de données générales fiables et précises quantifiant la notion de « violence policière », contrairement aux violences contre les forces de l’ordre, qui sont, elles recensées. Pourtant, les chiffres accables et l’ONU s’inquiète. Le 6 mars, Le haut-commissariat des Nations unies aux droits de l’homme avait pourtant demandé à la France d’enquêter sur d’éventuels recours excessifs à la force lors de manifestations des gilets jaunes. Depuis la grève du 5 décembre, les gaz lacrymogènes pleuvent à Lyon pour repousser les manifestants souvent accompagnés de très jeunes enfants. « La garantie des droits de l’Homme et du Citoyen nécessite une force publique : cette force est donc instituée pour l’avantage de tous, et non pour l’utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée. » Article XII de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789.
➡ Se réunir autour de la table
Arthur ne veut pas un dialogue de sourds, mais inviter les parties à se réunir autour d’une table pour en discuter. Pour lui et malgré les faits, le dialogue avec une police qui en principe participe à la sécurisation de la population dans les zones sensibles ainsi qu’à l’aide aux personnes est important.
➡ Privé d’emploi
Lors de notre rencontre, il nous confie être désormais privé d’emploi.Il doit déposer dans les prochains jours une demande de RSA. Il devait partir comme saisonnier dans une station de ski comme barman, une profession qui demande d’avoir le sourire. Mais avec 9 dents à remplacer, les frais de santé et la durée des interventions le prive d’emploi. Étant en transition professionnelle non indemnisé et sans emploi, il lui est impossible d’être de faire reconnaître une Incapacité Temporaire Totale, terme utilisé en Droit Pénal et en Droit Civil dans le cadre de l’évaluation d’un préjudice corporel.
Une cagnotte au profit d’Arthur victime de violences policières lors de la manifestation du 10 décembre à Lyon est en ligne accessible sur lepotsolidaire.fr