C’est fait. La justice sociale et le service public ont été symboliquement « enterrés », hier matin place du Capitole, par les étudiants, enseignants, chercheurs de Sciences-Po Toulouse.
L’école a fermé ses amphis, le temps de la journée de mobilisation nationale contre la réforme des retraites, pour agir. Les étudiants avaient voté en assemblée générale le blocage de l’IEP. « Pour la défense du service public et contre les réformes néolibérales qui aggravent les injustices et les inégalités », assurent les étudiants et enseignants.
La plupart d’entre eux vêtus de sombre, d’autres portant un cercueil, ont déambulé de la rue des Puits-Creuses au Capitole. Drôle de cortège « funèbre » marchant d’un pas lent sur l’air de la Sarabande de Haendel et qui s’est terminé par des prises de paroles. Sciences Po a été bloqué, hier « à partir de 6 h 30 », raconte Julien, étudiant en 4e année qui explique avoir été « sermonné » par les forces de l’ordre. « Deux voitures de police sont arrivées, les policiers ont fait des contrôles d’identité et on a eu droit à près de 20 minutes de discours avant d’être menacés de se faire gazer ».
Pour les enseignants du Laboratoire des sciences sociales du politique (Lassp), le service public et la justice sociale sont en danger. « Ce qu’on veut c’est mettre en évidence la mort du service public, représenté sous toutes formes dans le cadre de la réforme des retraites.
De même, la loi de programmation de la recherche est extrêmement inquiétante et confirme ce qu’on craint déjà : la mise en cause du statut d’enseignant-chercheur, la non-réponse à la précarité de nos jeunes collègues… Nous sommes 30 enseignants-chercheurs statutaires et tous les autres dont la situation est scandaleuse ».
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