

Le 6 février dernier, l’intersyndicale s’est réunie dans les rues parisiennes pour manifester contre la réforme des retraites proposée par le gouvernement.
Il est 13h30, Gare de l’Est, les rues sont noires de monde, les cortèges commencent à se préparer. Cette fois encore, la réforme des retraites est dans le viseur des manifestants. Après deux mois de mobilisation, rien n’a changé pour les syndicats. L’ardeur et la mobilisation sont toujours aussi fortes qu’au premier jour. Une phrase résonne en boucle dans tous les cortèges : « Macron, ta réforme on n’en veut pas ». Scandée du début à la fin de la manifestation, les revendications sont claires.
14h30. C’est avec une petite heure de retard que les cortèges s’élancent enfin, direction Nation, les cortèges se suivent de près. Sont présents la CGT et ses différentes branches (CGT Cheminots, CGT Finances publiques etc..), des avocats, venus apporter leur soutien aux syndicats, des professeurs de collège et de lycée d’Ile-de-France ainsi que les musiciens de l’Opera de Paris. C’est parti pour une longue procession, chacun scande son slogan, sa chanson et agite sa banderole dans une bonne humeur générale qui contraste fortement avec les manifestations mouvementées des gilets jaunes de l’année dernière.


S’ajoutant aux cortèges syndicaux professionnels, certains syndicats étudiants comme l’UNEF, ont rejoint le mouvement malgré une faible présence de la jeunesse par rapport à d’autres journées de manifestations. Ici aucune violence, seuls quelques fumigènes et feux de bengale rappellent les ambiances de manifestations que l’on connait habituellement. Les policiers et CRS présents en nombre rappelaient à tous le climat social tendu que la France traverse ces dernières années. Malgré cela, aucun heurt n’a été à déplorer. Une manière pour les manifestants de montrer leur volonté farouche de voir cette réforme abandonnée par le gouvernement.
La CFDT était le grand absent de la manifestation
Sur les bords du parcours de la manifestation, un couple de retraités, déjà présents à de nombreuses manifestations des gilets jaunes est revenu manifester contre la réforme des retraites. Bien que non concernés par la réforme, ces deux atypiques en tenue de dératisation veulent « continuer le combat et aider la jeunesse, contre un système qui les broie ».


Un absent majeur brille par son absence pendant cette manifestation. La CFDT n’est en effet pas représentée, Laurent Berger ayant assuré que la contestation n’avait plus de sens et que le gouvernement était suffisamment à l’écoute, notamment sur le sujet de l’âge pivot.
« Une mascarade » pour Madeleine, fonctionnaire des finances publiques et syndiquée depuis une dizaine d’année à la CGT. « La CFDT a trahi les français, et leur absence aujourd’hui le prouve ». Une intersyndicale donc, mais amputée d’un des syndicats majeurs en France. Ce qui est ressorti de cette manifestation, suite d’une longue mobilisation contre la réforme des retraites, c’est une volonté absolue de retirer la réforme, sans compromis. Malgré une mobilisation plus faible, de nombreux riverains ont commenté la manifestation comme « la plus faible depuis le début du mouvement ». Cependant, la contestation semble encore forte et active.
Quentin Baron et Théo Valencia