Plusieurs centaines de manifestants ont défilé, ce vendredi, dans les rues de Toulouse pour déclarer leur amour à l’hôpital public.
Les personnels soignants déplorent le manque d’effectifs mais aussi de moyens financiers. Ces blouses blanches n’ont toujours pas l’impression d’être entendues, ni même écoutées.
Une date peu anodine, où l’on célèbre – généralement – l’amour. Celui du personnel hospitalier ne semble plus tenir qu’à un fil. En témoignent les coeurs brisés sur les pancartes.
Aux abords de l’Hôtel-dieu, siège des hôpitaux de Toulouse, quelques centaines de manifestants, drapeaux en mains, s’amassent. Sur les hautes grilles qui protègent le grand bâtiment en briques rouges, des affiches donnent déjà un aperçu des revendications. Un homme, masque chirurgical sur le visage, placarde des affichettes A4, tout en distribuant des tracts aux passants.
Coralie attend patiemment que le cortège prenne le large. L’infirmière de bloc en est à son second jour de grève. « Notre métier n’est pas reconnu à la hauteur du nombre d’années d’études, explique-t-elle, non sans colère, nous voulons que notre diplôme soit reconnu à sa juste valeur. » Plus globalement, la jeune femme avoue soutenir l’essentiel des revendications.
Il est un peu plus de 14h30 quand le cortège s’élance, camion CGT en première ligne. Les grognements des percussions recouvrent bientôt ceux de la dense circulation du centre-ville. Quelques automobilistes agacés klaxonnent.
Il en faut plus pour déconcerter Valérie. Lunettes rouges sur le bout du nez, l’infirmière en psychiatrie s’ambiance au rythme des tambours. Très vite, le grand sourire des débuts laisse place au dégout lorsqu’elle évoque ses conditions de travail. « Nous sommes en souffrance même si nous travaillons avec notre esprit et notre coeur pour aider les gens en détresse. »
La manifestante, pour qui seul le gouvernement peut changer la donne, paraît à bout. « C’est dur, souffle-t-elle en regardant ses pieds, on se demande comment tenir jusqu’à 64 ans. » Les quelques centaines de manifestants entrent dans le coeur de ville et rejoignent progressivement la place du Capitole sous le grand soleil de cette fin de semaine.
Lise travaille à l’Oncopole. « On ne peut pas considérer le patient comme une marchandise », lance la jeune femme. Selon elle, la direction des hôpitaux de Toulouse et le gouvernement n’entendent pas les revendications du personnel. « En ce jour de saint-valentin, nous sommes là pour porter notre amour envers l’hôpital public », poursuit Lise.
Au fil de la discussion, les cortège a atteint la place du Capitole, le coeur de la ville. Les manifestants se regroupent, chantent. L’heure des derniers bourdonnements des tambours a sonné. Les manifestants espèrent être entendus.
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