

Ce 14 février, les personnels hospitaliers parisiens ont manifesté entre l’hôpital Necker et la Pitié Salpêtrière. Une manifestation qui fait écho à des mois de mobilisations.
La saint Valentin n’a pas été romantique et douce pour tout le monde. Ce 14 février s’est vu perturbé à Paris par la manifestation des personnels hospitaliers, descendus dans la rue pour faire entendre leur colère envers le gouvernement. Cela fait plusieurs mois que l’hôpital crie son agonie, face à un gouvernement sourd et insensibles. Ces manifestations sont le point d’orgue d’années de souffrance dans un monde hospitalier dirigé par la rentabilité et les économies.
C’est à l’hôpital Necker, dans le 15ème arrondissement de Paris que la manifestation a débuté vers 14h30. A l’horizon un océan de blouses blanches et bleues, agrémentées par certains endroits des symboles des syndicats présents, la CGT et Solidaires notamment. La manifestation s’est déroulée dans une ambiance festive, malgré la grande colère ressentie dans les slogans, dans les pancartes. Un chant du cygne pour ces hospitaliers, qui assistent à la mort de l’hôpital public dans l’indifférence générale. Un désintérêt prouvé par la faible présence des grands médias français, obnubilés par les affaires intimes de Benjamin Griveaux et les affres judiciaires de Patrick Balkany.


La mort et l’amour sont des symboles repris par tous, d’un côté pour montrer leur amour de notre système de santé, mais de l’autre pour montrer sa mort imminente. Ici et là des ballons en forme de coeur flottent, comme des cartes de Saint Valentin distribuées à tous. Certains ont amenés avec eux des fleurs, pour orner la tombe d’un système de santé qui se meurt.
Derrière un cortège d’aides-soignants, Rita et Romain, deux internes en médecine depuis 4 ans, semblent fatigués de se battre contre un gouvernement qui refuse de les entendre. Leurs revendications sont simples: “il nous faut plus de budget, afin de mieux payer les infirmières, engager plus de personnels et ouvrir plus de lits”. On comprend mieux la réticence des élus, qui souhaitent appliquer une politique d’économie dans tous les secteurs français.
Une situation qui met en souffrance les médecins, les aides-soignants, les infirmières, qui déplorent une baisse de la qualité des soins et de la prise en charge des patients. Car si les personnels hospitaliers se noient dans leur vie professionnelle et personnelle, les grands perdants de cette histoire sont bel et bien les patients. Sylvie*, infirmière depuis 5 ans, n’a pas pu se rendre aux manifestations: “il faut qu’on s’occupe de nos patients, mais ici à l’hôpital on soutient tous ceux qui sont descendus dans la rue. On ne peut pas continuer comme ça, j’ai déjà une collègue qui a fait un burn-out en début d’année”.
La manifestation s’est conclue à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière dans le 13ème arrondissement après 3 heures de déambulations. Une mobilisation qui n’a rencontré aucun incident, les policiers en charge ayant préféré ouvrir la route loin devant les premiers cortèges. Le nouveau ministre de la Santé Olivier Véran aura pour charge de rétablir la confiance des hospitaliers, ainsi que de trouver une solution à un problème de fond qui devient ingérable.
*Le prénom a été modifié