Reportage. Depuis septembre, la quinzième Maison des Familles hexagonale a vu le jour à Toulouse. L’association vient en aide aux familles isolées. Dans la ville rose, pas moins de trente foyers bénéficient du dispositif.
Des dessins symbolisant des enfants et leurs parents crayonnés le long des vitres. Des couleurs éclatantes qui attirent l’œil dans cette rue du faubourg Bonnefoy où beaucoup d’habitants se sentent encore trop peu considérés. A l’intérieur, le design se veut épuré. Deux canapés et des chaises dépareillées rassemblées autour d’une table basse, où sont déposés thé et café, font office d’entrée.
Les détails ont leur importance, car ici, les familles se sentent comme chez elles.
Angélique vit rue de la gloire, à quelques mètres de l’association. Accompagnée de sa mère, la jeune maman vient à la Maison des Familles pour la première fois. Il y a quelques semaines, c’est la devanture colorée qui a intrigué la jeune femme. « Aujourd’hui, je ne me sentais pas trop bien, je n’avais pas envie de rentrer chez moi et d’être toute seule, alors, je suis venue ici avec ma mère et mon petit de trois mois, explique-t-elle, soulagée. L’accueil a été super et ça m’a fait de suite beaucoup de bien d’être entourée et écoutée. »
« Quand je suis seule chez moi, je viens ici et je me sens mieux »
L’écoute. Enjeu principal de cette association, inspirée du modèle canadien. L’idée est de permettre aux familles isolées de se rencontrer et d’échanger, car il est, le plus souvent, plus simple de se confier à des inconnus. Dans l’hexagone, quinze Maisons des Familles ont vu le jour ces dernières années, et, depuis septembre, la première en Occitanie s’est nichée au cœur de ce quartier toulousain, à deux pas de la gare.
Barbara et Charlène, les deux directrices, en sont persuadées : parler de tout et de rien permet de rompre l’isolement.
« Il fallait trouver un lieu rassemblant des familles isolées et qui ne connaissait aucun dispositif comme celui-ci », confie Barbara. La jeune femme a commencé son aventure MDF au Québec, « ça m’a permis d’en parler, j’ai pu partager mon expérience en arrivant ici ».
« Ce local est un sas de décompression pour les familles »
Imène fait partie de ces femmes qui poussent, chaque semaine, les portes de l’association en quête de réconfort. « Je voulais rencontrer des gens pour discuter, et ici, c’est comme une maison, je suis rapidement devenue membre de la famille. Quand je suis seule chez moi, je viens ici et je me sens mieux. »
Les familles cuisinent, vont au parc ou décorent le local. Ce mercredi, c’est atelier jardinage. Nicole fait parti des huit bénévoles. Elle se munit d’un râteau et conduit la petite équipe à l’extérieur. « Ce local est un sas de décompression pour les familles qui s’y rendent chaque semaine », raconte la retraitée pendant que petits et grands inondent peu à peu le grand bac noir de plantes en tous genres.
« Ce matin, ce sont les enfants qui ont voulu venir », se réjouit Siham. Les jeunes acquiescent.
A côté, Christine sourit. Cela fait un an et demi que cette ancienne psychologue a rejoint l’équipe des bénévoles. « Je travaillais déjà auprès des enfants, cette association est un peu la continuité de mon job », raconte-t-elle.
Les vacances scolaires combinées aux rayons de soleil de ce mois de février : il n’en fallait pas moins pour que les familles organisent une sortie au parc. « Ici, c’est elles qui décident des activités, rien n’est programmé », insiste Barbara. L’instant d’après-midi leur permet d’oublier le quotidien, parfois compliqué. Les enfants jouent. Les parents bavardent d’un quotidien parfois difficile, mais que ce genre de dispositifs permet d’embellir.
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