La population française débute sa troisième semaine de confinement, avec de nouvelles mesures annoncées par le gouvernement, qui viennent prolonger jusqu’au 15 avril ses restrictions de sorties.
Cela n’empêche pas plusieurs opérations pour entretenir l’effervescence des précédentes manifestations, dénonçant la suppression progressive, entre autres choses, de la protection sociale des Français, citoyens du pays avec le « meilleur système de santé au monde » selon l’OMS en l’an 2000.
Le gouvernement a toutefois renvoyé à septembre la réforme de l’assurance chômage et différé la fin de la trêve hivernale au 31 mai prochain. Mais en faisant valoir l’état d’urgence sanitaire [EB1] et à coup d’ordonnances, le gouvernement prend d’autres mesures qui font se hérisser le poil de certains. Les ordonnances du mercredi 25 mars dernier reviennent notamment sur le temps de travail hebdomadaire, poussé à 48 heures maximum et autorise également d’employer une main d’œuvre pendant 60h sur une semaine. Il y a également le sujet épineux des congés payés.Ces ordonnances du 25 mars permettent à l’employeur d’imposer ou de différer une prise de congés de 6 jours ouvrables maximum à ses employés et il n’a plus à donner de préavis de 4 semaines pour ce faire. Ces mesures ne sont censées durer que pendant la durée de l’état d’urgence sanitaire applicable jusqu’au 1er avril 2021, mais la contestation sociale se fait tout de même entendre, par des biais auxquels personne ne s’attendait.
La colère des rues s’exprime désormais au balcon depuis plusieurs jours avec des initiatives isolées un peu partout en France, comme à Lyon, où les Gilets jaunes soutiennent les blouses blanches depuis des mois. Ils continuent à exprimer la colère de l’hôpital publique en souffrance depuis plus d’un an. D’initiatives en initiatives, les citoyen-ne-s ne manquent pas d’imagination pour exprimer leur colère envers un gouvernement qui est souvent pointé du doigt, accusé de ne pas être à la hauteur, taxé d’amateurisme et d’incompétence, et faisant preuve de mépris envers la population.


Lancé ce samedi 28 mars, l’opération « Manifestations au Balcon » compte désormais des centaines d’abonnés sur le groupe officiel Facebook. Les vidéos compilent de nombreuses banderoles exposées aux balcons et fenêtres depuis le lancement de l’opération qui gagne en soutien. Laure, l’une des organisatrices à l’initiative de l’opération avait exprimé sur l’antenne de #DroitCitoyen l’origine de cette opération inédite en France afin de marquer leur désaccord contre le volet social de la loi d’Urgence sanitaire du gouvernement. Pour Laure, l’important est de pouvoir préserver la cohésion sociale tout en respectant les mesures de distanciation sociale.Il s’agit désormais de se mobiliser non plus contre ce qui rassemblait avant le confinement, mais de s’exprimer contre ce qui est fait pendant le confinement, ces mesures prises dans le cadre de l’état d’urgence sanitaire qui bousculent les droits des salariés et pourraient remettre en cause les acquis sociaux.


La priorité est de fournir des lits, des masques et des tests pour soulager le personnel soignant.
Dans une lettre ouverte adressée au personnel soignant, Nicolas Farkas, régulièrement invité sur l’antenne de #DroitCitoyen, rappelle l’important mérite et le dévouement des femmes et des hommes qui sont au quotidien sur le front d’une guerre sanitaire. Il met également en exergue le saccage du système de santé publique, résultat (LOGIQUE) de plusieurs années de politiques successives. Le confinement n’est qu’une parenthèse. Pour Nicolas Farkas, ce n’est que le repos du guerrier : « Nous avons bien entendu votre appel à rester chez nous, pour le bien de tous, nous attendons votre appel à sortir de nouveau pour submerger les rues et exiger ce qui doit l’être ! … Nous attendons votre signal pour prendre le relais ! »
En temps de guerre, les batailles sont nombreuses. Celles de la communication et des ordonnances pour les membres du gouvernement, celles des « Manifestations au balcon » pour les autres qui soutiennent massivement le personnel des hôpitaux en souffrance depuis bien avant cette crise.
Pour cette guerre engagée le lundi 16 mars par le président Macron, l’armistice ne saurait être qu’une utopie, sans parade sur les Champs-Élysées et sans édifice érigé à sa victoire triomphale. Il y a fort à parier que le 14 juillet prochain, jour de fête nationale, les équipes de communication de l’Elysée pensent « déjà » à détourner le symbole de la fin de la monarchie absolue, une fête qui est avant tout celle de tous les citoyen-ne-s français-es et non celle d’un président jupitérien.
Vincent Bach
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