Le géant américain Honeywell a fermé il y a deux ans son usine des Côtes-d’Armor, qui fabriquait des millions de masques. L’ancien directeur planche sur un projet de réouverture, mais pas avant un an.
« Quel gâchis! Voir tous ces gens qui n’ont pas de masque, ça me fait mal au cœur. J’y pense la nuit! » Juliette (le prénom a été changé à la demande du témoin) est écœurée. Cette Bretonne a fabriqué durant trente-cinq ans des masques à Plaintel (Côtes-d’Armor) avant que son usine ne ferme en 2018. Ce fleuron industriel, créé en 1984 par l’entreprise Giffard, a connu ses heures de gloire au sein du groupe Sperian Protection, leader mondial du secteur dans les années 2000. Avec les épidémies de Sras et de la grippe H1N1, l’usine produisait jusqu’à 200 millions de masques par an et les commandes affluaient, notamment de la part de l’Etat français.
En 2010, Sperian est racheté par le conglomérat américain Honeywell. Dès l’année suivante, de gros contrats, dont celui du gouvernement français, ne sont pas renouvelés. Les plans sociaux, financés par les deniers publics, se succèdent jusqu’à l’annonce de la fermeture en mai 2018. « J’avais trouvé un repreneur qui voulait garder le site mais Honeywell n’a rien voulu entendre », regrette Jean-Jacques Fuan, ancien directeur général, de 1991 à 2006.
La production est délocalisée en Tunisie et la multinationale envoie à la casse les machines du site de Plaintel « alors qu’elle avait bénéficié d’aides à l’installation », s’indigne Alain Cadec, le président du conseil départemental des Côtes-d’Armor. Les sections syndicales CGT et CFDT avaient lancé un cri d’alarme et multiplié les démarches pour éviter le pire. « Elles s’étaient même adressées au président de la République Emmanuel Macron et au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire », rappelle l’union syndicale Solidaires des Côtes-d’Armor.
« Ne plus jamais se faire surprendre »
« Quel gâchis! Voir tous ces gens qui n’ont pas de masque, ça me fait mal au cœur. J’y pense la nuit! » Juliette (le prénom a été changé à la demande du témoin) est écœurée. Cette Bretonne a fabriqué durant trente-cinq ans des masques à Plaintel (Côtes-d’Armor) avant que son usine ne ferme en 2018. Ce fleuron industriel, créé en 1984 par l’entreprise Giffard, a connu ses heures de gloire au sein du groupe Sperian Protection, leader mondial du secteur dans les années 2000. Avec les épidémies de Sras et de la grippe H1N1, l’usine produisait jusqu’à 200 millions de masques par an et les commandes affluaient, notamment de la part de l’Etat français.
En 2010, Sperian est racheté par le conglomérat américain Honeywell. Dès l’année suivante, de gros contrats, dont celui du gouvernement français, ne sont pas renouvelés. Les plans sociaux, financés par les deniers publics, se succèdent jusqu’à l’annonce de la fermeture en mai 2018. « J’avais trouvé un repreneur qui voulait garder le site mais Honeywell n’a rien voulu entendre », regrette Jean-Jacques Fuan, ancien directeur général, de 1991 à 2006.
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La production est délocalisée en Tunisie et la multinationale envoie à la casse les machines du site de Plaintel « alors qu’elle avait bénéficié d’aides à l’installation », s’indigne Alain Cadec, le président du conseil départemental des Côtes-d’Armor. Les sections syndicales CGT et CFDT avaient lancé un cri d’alarme et multiplié les démarches pour éviter le pire. « Elles s’étaient même adressées au président de la République Emmanuel Macron et au ministre de l’Economie, Bruno Le Maire », rappelle l’union syndicale Solidaires des Côtes-d’Armor.
« Ne plus jamais se faire surprendre »
« Personne ne nous a répondu », accuse Juliette. Alors que le pays est confronté à une dangereuse pénurie de masques et qu’Emmanuel Macron promeut désormais le made in France, le gâchis de Plaintel est pointé du doigt. « C’est le symbole de la désindustrialisation de notre territoire », remarque la sénatrice PS Christine Prunaud. « L’Etat est défaillant », tance Alain Cadec.
Une situation inacceptable pour Jean-Jacques Fuan qui, avec l’aide d’anciens salariés et de l’ancien secrétaire d’Etat Guy Hascoët, planche sur la réouverture de l’usine. Il a retrouvé la trace de l’entreprise bretonne qui avait fabriqué les dernières lignes de production. « Les plans existent, j’attends maintenant de savoir combien cela coûterait de les refaire », explique-t-il. Un propriétaire de biens industriels lui a proposé de mettre des locaux à disposition, du côté de Saint-Brieuc. La relance de l’activité, qui pourrait se faire sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), ne serait toutefois pas effective avant un an. Quid des débouchés une fois la crise passée ?
« Il faudra reconstituer des stocks et sécuriser la production sur le territoire afin de ne plus jamais se faire surprendre », affirme Guy Hascoët. La région, par la voix de son vice-président, Martin Meyrier, semble partante pour accompagner le projet, à condition que « les annonces de l’Etat aillent plus loin et qu’il apporte des garanties aux porteurs de projet sur les futures chaînes d’approvisionnement ».
Source : leparisien.fr
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