Nous demandons de nouveau au gouvernement le feu vert pour l’expérimentation du revenu de base sur lequel notre département s’est engagé dès 2018.
Nous traversons une crise sanitaire sans précédent qui met à l’arrêt notre pays et nos territoires. Elle entraîne une crise économique et sociale d’une ampleur inédite qui s’ajoute aux situations tragiques vécues par les milliers de familles endeuillées par la mort d’un parent, d’un proche, d’un être aimé. Nous, élus locaux, sommes dans l’action au quotidien pour répondre aux urgences du présent mais aussi pour préparer et accompagner une sortie de crise qui s’annonce d’une extrême dureté, inédite depuis l’Après-guerre.
Dès le début du confinement, le Conseil départemental de la Haute-Garonne a mis en place une série de mesures exceptionnelles pour soutenir le secteur social et médico-social, le bâtiment et les travaux publics, le transport scolaire et l’hôtellerie, les personnes et les familles en situation de grande précarité. Et d’ores et déjà, nous préparons un plan de relance de sortie de crise sans précédent pour soutenir l’économie et l’emploi sur nos bassins de vie.
Face à cette crise, face aux drames économiques et sociaux qui émergent, il nous incombe sur nos territoires, en proximité, de déployer les outils de solidarités que les citoyens attendent pour qu’ils ne basculent pas dans la précarité. Nos multiples aides d’urgence envers les plus fragiles, les plus précaires, sont une réponse aujourd’hui nécessaire, indispensable mais provisoire. Pour demain, nos concitoyens exigent des services publics solides et une protection sociale renforcée. Le rejet par une large majorité de Français du projet de réforme des retraites illustre cette attente.
Nous avons le devoir de très vite penser et concrétiser la pérennisation d’un nouveau système de solidarité car les minimums sociaux actuels, tel que le RSA, ne permettent plus de lutter avec efficacité contre la précarité et la pauvreté.
« Choisir l’humain plutôt que les dividendes, voici le défi. »
Pour réaliser cet objectif, nous demandons une nouvelle fois au Gouvernement le feu vert pour l’expérimentation du revenu de base sur lequel notre Département, avec d’autres*, s’est engagé dès 2018. Ce revenu de base non conditionné à la recherche d’un emploi salarié serait un véritable revenu de solidarité et de développement pour toute personne précaire exclue du RSA, notamment les jeunes de 18 à 26 ans, les auto-entrepreneurs, les artistes et les créatifs n’ayant pas droit au régime des intermittents du spectacle, les uber-travailleurs ou les seniors qui finissent souvent leurs parcours professionnels à temps partiel, les agriculteurs pauvres, les aidants ou les personnes confrontées à des ruptures de droits.
Pour nous, ce revenu de base est une innovation sociale indispensable, une réponse pertinente et viable pour faire face aux drames humains qui montent. Elle s’inscrit dans le droit fil des grandes réformes ambitieuses que notre pays a su mettre en place à la Libération et qui permirent son redressement économique et une plus grande justice sociale.
L’enjeu est non seulement de garantir à tous une protection plus efficace que celle offerte par les dispositifs actuels de lutte contre la pauvreté, mais également de redonner du sens à un projet de société basé sur la solidarité et la fraternité.
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