La députée LREM est la seule de son camp à avoir voté contre le plan de déconfinement proposé par Edouard Philippe. Elle estime que la gestion de la crise par le gouvernement est « catastrophique ».
Non c’est non. La députée LREM du Bas-Rhin Martine Wonner est en colère contre le gouvernement. A tel point qu’elle a voté contre le plan du déconfinement du gouvernement présenté le 28 avril par Edouard Philippe à l’Assemblée nationale. Seule députée de la majorité à avoir voté contre, l’élue explique à France 3 Grand-Est, ne plus avoir « confiance » dans le gouvernement pour gérer la crise sanitaire. « Si j’ai voté contre le plan de déconfinement, c’est d’abord parce que le gouvernement ne propose aucune stratégie thérapeutique. La gestion de la crise sanitaire est catastrophique. ‘Protéger, tester, confiner’, c’est très bien, il faut continuer comme ça. Sauf que dire aux gens, ‘si vous avez des symptômes, vous restez chez vous et vous prenez du doliprane’, au XXIe siècle, c’est totalement indigne”, explique celle qui est aussi médecin.
A la suite de son vote, la députée a été convoquée par le président du groupe LREM à l’Assemblée nationale. Gilles Le Gendre doit la recevoir ce mardi avec 8 autres députés LREM baptisés « Whip ». « Ca veut dire fouet en anglais, c’est eux qui nous appellent avant un vote, pour nous dire la conduite à adopter sur tel ou tel texte. Ils sont là pour discipliner les députés de la majorité », explique-t-elle, confiant ne pas être « inquiète ».
“On aurait pu épargner énormément de décès”
Martine Wonner, élue en 2017 est aussi de ceux qui ont choisi leur camp par rapport à la chloroquine. Là encore, la députée s’affiche à contre-courant de la politique de son camp. Elle est pour le traitement vanté par le docteur Raoult et a même signé une pétition avec l’ancien ministre de la Santé, Philippe Douste-Blasy et l’urgentiste Patrick Pelloux pour que le gouvernement laisse les médecins prescrire cette molécule.
« On a perdu du temps et des vies, on aurait pu épargner énormément de décès. Parce que les médecins connaissent leurs patients et qu’ils connaissent les effets secondaires de cette molécule, utilisée depuis longtemps. C’est la première fois en France qu’on limite la libre prescription des médecins, ça ne s’est jamais vu”, s’indignait-elle encore dans cet entretien.
Source : ladepeche.fr