Des soignants dénoncent « des traitements inhumains et dégradants » aux urgences adultes de la Cavale Blanche, où un ancien garage à ambulances a été transformé en zone d’attente et de soins lors de la crise du Covid-19. Des syndicats ont alerté la direction, une visite est prévue ce mardi.
Des brancards par dizaines, alignés côte à côte dans un garage. C’est le constat dressé sur les réseaux sociaux par le collectif Inter-Urgences, qui évoque « des traitements inhumains et dégradants aux urgences adultes de l’hôpital de Brest la Cavale Blanche ».
Droit d’alerte
Cette salle en sous-sol est effectivement un ancien garage à ambulances utilisé depuis mars dernier, initialement le CHRU de Brest avait prévu d’y isoler les malades du coronavirus. Depuis quelques semaines, c’est ici que les patients sont stockés après leur admission aux urgences. Une situation dénoncée par les soignants.
Je rentre écœurée de ma journée (15h-23h), j’étais dans le garage à partir de 19h (…) C’est insupportable de travailler et d’accueillir des patients ainsi. Une infirmière des urgences
Pour le syndicat Sud Santé Sociaux, qui a déposé un droit d’alerte le vendredi 5 juin, ces locaux sont totalement inadaptés aussi bien pour les personnels que pour les usagers. « Il n’y a ni sonnettes pour les patients ni bouton d’alerte pour le personnel, explique la représentante de Sud au CHRU de Brest, Pascale Robardet. Jusqu’à la semaine dernière, il n’y avait qu’une seule aide-soignante pour trente patients. C’est très bruyant, il n’y a aucun point d’eau, il fait trop chaud, les néons sont allumés 24h sur 24, les brancards ne roulent pas bien sur le sol en lino, sans parler du manque d’intimité et de confidentialité… »
Eviter les brancards dans les couloirs
La direction du CHRU de Brest n’a pas répondu ce lundi aux sollicitations de France Bleu Breizh Izel. Dans sa réponse formulée à Sud, le directeur du site de la Cavale Blanche précise que le sas permet de « respecter la distanciation sociale » et qu’il sera utilisé pour une durée indéterminée. Mais les équipes des urgences ont appris par leur encadrement que cette solution provisoire allait en fait devenir pérenne.
« On ne peut pas accepter que cette situation perdure, s’indigne Pascale Robardet. On peut s’imaginer que c’est pour éviter les brancards dans les couloirs des urgences, car cela donne une mauvaise image, mais c’est un pansement sur une jambe de bois, c’est du bricolage ! Ce stockage de patients doit cesser, on le dit depuis des années : l’hôpital doit rouvrir des lits. »
Une visite de la direction est prévue mardi matin aux urgences de la Cavale Blanche, en présence des élus du CHSCT (le comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail).
Source : francebleu.fr