Manifestations des soignants : colère noire des blouses blanches
Mardi 16 juin 2020. Il est 12h. Les manifestants commencent à se rassembler devant les grilles de l’hôpital Edouard Herriot à Lyon. Syndicats, collectifs et particuliers étaient déjà présents, préparant leurs banderoles. A 13h, la foule, tout comme le soleil, était au rendez-vous pour soutenir les blouses blanches et rappeler le gouvernement à ses promesses sur l’hôpital public. En dépit d’une légère montée de tensions, le rassemblement s’est terminé vers le coup de 16h … Droitcitoyen était au rendez-vous et a donné le micro aux manifestants.


Gérémy, agent cheminot : Les pauvres se sont encore plus appauvris
Je ne suis pas payé par le système de santé mais je pense que cette mobilisation me concerne. On a tous subi les conséquences de la crise ; manque de masques et de gels, des moyens qui ont été distribuées aux mêmes personnes…et les pauvres se sont encore plus appauvris. Aujourd’hui, je me sens rassuré car les Français sont de plus en plus conscients de l’importance du service public et qu’il est devenu primordiale de soutenir nos soignants pour défendre notre hôpital. Il s’agit d’une révolte, un ras-le-bol général contre le capitalisme….
Lyticia : Les Français parlent d’une seule voix
Je suis en couple avec une infirmière. Elle me raconte tous les soirs ce qu’elle subit ; manque de personnel et de moyens…Pendant la crise, elle a eu la lourde tâche de prendre en charge une trentaine de patients, sans la moindre assistance….A cause de ces conditions lamentables, elle n’arrivait pas à soigner dignement ses patients. Donc, cette mobilisation me concerne très fortement mais ce qui me fait chaud au cœur aujourd’hui, c’est de voir que les Français parlent d’une seule voix contre la casse des services publics.
Nathalie, retraitée : Je ne veux pas dormir dans les couloirs de l’hôpital
Je soutiens le personnel hospitalier. Il est inadmissible que nos soignants soient sous-payés. Un pays qui se respecte devrait donner les salaires des politiciens aux infirmiers et infirmières et à tout le personnel soignant. Cette cause me concerne en tant que citoyenne car j’ai envie d’être bien soignée, qu’on s’occupe bien de moi, que je trouve un lit si j’en avais besoin…Je ne veux pas dormir dans les couloirs de l’hôpital pendants des jours… Je pense qu’il faudrait encore se battre pour que chacun ait accès aux meilleurs soins.
Giles, fonctionnaire : Notre système de santé est en perte de vitesse


Le moment d’agir est venu car il faut soutenir notre système hospitalier qui est en difficulté depuis des années. La crise du Covid a démontré nos défaillances. Notre système de santé est en perte de vitesse et c’est vraiment le moment d’agir. Depuis 3 semaines, je viens tous les mardis pour soutenir les soignants devant l’HEH, aujourd’hui il y a du monde et c’est vraiment magnifique.
Florence, infirmière Villefranche-sur-Saône : Le soutien des citoyens se concrétise
Je suis dans le service covid. Cela fait 10 ans que je suis dans la rue, aujourd’hui c’est juste la goutte d’eau qui va, espérant le, faire bouger les choses. Nous avons besoins de tout le monde, soignant et usagers. Nous avons travaillé dans des conditions plus que compliquées avec le manque de matériels et de moyens. Je veux avoir plus de temps avec mes patients. Oui le soutien des citoyens se concrétise aujourd’hui et grâce à eux tout ira plus vite et plus fort.
Coraline, 21 ans, étudiante infirmière : C’est notre santé qui est en jeu


C’est vraiment le moment d’avoir un petit peu de reconnaissance. Il faut savoir qu’on est payé 86 centimes de l’heure et qu’on tient des postes d’aide soignants et parfois des postes d’infirmiers et donc nous faisons les mêmes tâches sur le terrain. Nous sommes solidaires, nous avons les mêmes idées et les mêmes objectifs…le patient avant tout… on est tous soit soignant, soit patient…c’était très touchant de nous applaudir mais je pense qu’aujourd’hui, il faut descendre dans la rue, car c’est notre santé qui est en jeu.
Hugo, militant communiste : Il faut passer à l’action
Je suis ici pour soutenir les hospitaliers et en général pour me battre pour les droits des travailleurs. C’est ma santé qui est en jeu… J’ai des problèmes de santé réguliers et je n’ai pas envie qu’on me dise un jour que je ne puisse pas être soigné. Les applaudissements ne suffisent pas, il faut maintenant passer à l’action pour enfin trouver des solutions radicales et urgentes aux problèmes de l’hôpital..
C.C, Technicienne de labo à l’hôpital mère et enfant : Réagissez avant qu’il ne soit trop tard !
L’hôpital va mal depuis des années. On supprime des lits, on supprime du personnel et on crée des postes de directeurs…. La révolte est là. Il faut continuer à se battre car les gens oublient vite, tout le monde pense à leurs vacances alors que le virus nous menace toujours. Réagissez avant qu’il ne soit trop tard.


Nadia, gilets jaunes : La lutte n’a jamais cessé
Je souhaite que les métiers de la santé aient plus de reconnaissance. Depuis le Covid, on nous a mis sur le devant de la scène. Pendant la crise, le gouvernement a fait un tas de promesses qu’il n’a pas tenues. Nous allons continuer à nous battre pour que l’hôpital public puisse prendre de l’essor et continuer de faire notre fierté.
Nous étions toujours actifs et en place pour soutenir les soignants. Aujourd’hui, on voit moins de Jaunes, car les gilets jaunes est un état d’esprit…on continue à lutter, on n’a jamais cessé d’ailleurs…
Cheker Berhima