Le président de la commission indépendante sur les abus sexuels sur mineurs dans l’Eglise catholique, Jean-Marc Sauvé, a estimé, mercredi, à plus de « 3 000 » le nombre de victimes en France depuis cette période.
La Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise catholique (Ciase) n’en est qu’à « mi-chemin » et il lui reste encore du travail pour croiser ses « sources multiples ».
Mais cet organisme, chargé par l’Eglise catholique de faire la lumière sur les violences sexuelles commises depuis 1950 par des prêtres ou des religieux sur des mineurs ou des majeurs vulnérables, pense déjà pouvoir dire qu’à l’issue de ses travaux, à l’automne 2021, les auteurs recensés « ne pourront pas être inférieurs à 1 500 ».
Les victimes de ces faits seront, elles, « plusieurs milliers », au moins 3 000, a indiqué Jean-Marc Sauvé, le président de la Ciase, qui a donné pour la première fois ces évaluations lors d’un point de presse, mercredi 17 juin.
L’appel à témoignages lancé il y a un an, en juin 2019, et qui est prolongé jusqu’au 31 octobre, a déjà recueilli 5 300 appels. Certains peuvent émaner d’une même victime. De leur côté, les abuseurs ont généralement fait plusieurs victimes. Certains ont « créé un véritable système d’abus » et d’autres ont violenté « plusieurs dizaines d’enfants », a précisé l’ancien haut fonctionnaire.
La Ciase a pour ambition de « dénombrer de la manière la plus exhaustive possible, les abus, les victimes et les auteurs ». Mais elle sait que toutes les victimes ne témoigneront pas, « soit parce qu’il y a encore chez elles trop de souffrance, soit parce qu’elles ont voulu tourner la page ». Bien souvent, elles mettent des décennies à oser parler. La majorité des personnes qui le font aujourd’hui sont âgées. « Deux tiers des agressions rapportées se sont produites dans les années 1950,1960 et 1970 », a expliqué M. Sauvé.
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