Les antennes télé et radio du groupe NextRadioTV risquent d’être largement perturbées ce mercredi 24 juin par cette grève alors que la direction prévoit une suppression de près de 400 postes.
Un appel à une grève de 24 heures ce mercredi 24 juin à BFMTV, RMC, mais aussi RMC Découverte et dans les autres médias du groupe NextRadioTV (Altice) a été approuvé lors d’une assemblée générale des salariés mardi, a appris l’AFP de sources syndicales. La grève démarre ce jour à 4h26, “au moment du passage de relais entre la boucle de nuit et la pré-matinale”, précise Puremédias.
Cet arrêt de travail, qui menace la diffusion du débat pour le second tour des municipales à Paris, programmé mercredi soir sur BFMTV et BFM Paris, vise à contester un projet de suppression de plusieurs centaines d’emplois au sein de la filiale d’Altice et à s’opposer notamment à tout départ contraint. Au début du mois de juin déjà, la chaîne d’information sportive RMC Sport News avait été mise à l’arrêt, pénalisée par l’arrêt des grandes compétitions sportives.
Difficile pour l’heure de prévoir l’ampleur des conséquences qu’aura cette grève sur les antennes télé et radio des différents médias du groupe, mais le vote majoritaire des salariés laisse à penser que de nombreux programmes pourront être impactés ce mercredi.
Suppression d′1/3 des effectifs
La filiale du groupe Altice avait dévoilé le 17 juin un vaste plan d’économies et “de reconquête” pour faire face à l’impact de la crise du Covid-19 et à une concurrence accrue (notamment dans le sport). Elle prévoit dans ce cadre de supprimer “330 à 380 CDI et jusqu’à 200 pigistes et intermittents”, soit environ un tiers des effectifs, sur un total de 1600 salariés, selon l’intersyndicale (CFDT-CFTC-CGT-SNJ-UNSA).
Un plan que ces syndicats avaient aussitôt dénoncé, jugeant “cette coupe drastique incompréhensible” au sein d’un groupe structurellement bénéficiaire.
Par ailleurs, dans un communiqué publié lundi, les sociétés des journalistes (SDJ) de BFMTV, RMC Info, BFM Paris, RMC Sport et la rédaction de BFM Business, ont exprimé leurs “vives inquiétudes” concernant le “maintien de l’exigence et la qualité éditoriale” des antennes du groupe.
De leur côté, dans un message aux salariés consulté par l’AFP, les dirigeants de NextradioTV ont défendu “la nécessité de cette inéluctable transformation”, face notamment à la crise du marché publicitaire et à la concurrence des plateformes numériques. Et tout en disant comprendre “votre inquiétude, vos doutes, et parfois votre colère”, ils ont appelé à “la responsabilité” de tous, et se sont dits ouverts au dialogue.
BFMTV et BFM Paris ont prévu de diffuser mercredi à partir de 20H45 un débat entre les trois candidates à la mairie de Paris qualifiées pour le second tour, Agnès Buzyn (LREM), Rachida Dati (LR) et la maire sortante Anne Hidalgo (PS), censé être l’ultime débat dans la capitale (après un autre organisé la semaine dernière sur le service public) avant le vote du 2e tour, ce dimanche.
Le monde de la presse contaminé
Ce plan de suppression de postes massif, présenté par la direction comme un “plan de reconquête post-COVID et de transformation” ne fait malheureusement pas figure d’exception dans le monde des médias, largement touché par la crise économique entraînée par le coronavirus.
Le Parisien et L’Équipe avaient ouvert le bal des mesures d’économies, annonçant pour le premier un nouveau projet éditorial prévoyant de réduire la voilure en local et de supprimer une trentaine de postes et pour le deuxième un accord de performance collective demandant aux salariés baisses de salaires et de congés.
Reworld Media, qui a racheté l’an dernier le magazine Grazia, a décidé de cesser la parution hebdomadaire du magazine pour se concentrer sur le numérique et va supprimer 31 postes, dont toute l’équipe du magazine, avait-on appris le 18 juin dernier. Le magazine papier ne paraîtra plus que “trois ou quatre fois par an” et sera produit par une rédaction externalisée.
Enfin, le web n’est pas épargné: Webedia (Allociné, Puremédias, Purepeople…) prévoit une rupture conventionnelle avec un objectif de 60 à 80 départs, selon le SNJ-CGT. Et la rédaction du site d’infos locales A Nous Paris, propriété d’Altice, alerte dans une pétition sur sa fermeture.
Source : huffingtonpost.fr