Le chauffeur de bus violemment agressé dimanche 5 juillet et qui se trouvait depuis en état de mort cérébrale, à l’hôpital de Bayonne, s’ est éteint ce vendredi 10 juillet à 17 h 30.
« Un grand gaillard » de presque 1,90 mètre, à la fois « grande gueule qui s’assumait » et « père très cool ». Philippe Monguillot, 59 ans, s’en est allé ce vendredi 10 juillet à l’hôpital de Bayonne, cinq jours après l’agression qui l’avait laissé en état de mort cérébrale. Ses trois filles, Marie, 18 ans, Manon, 21 ans, et Mélanie, 24 ans, ainsi que sa femme, Véronique, 52 ans, l’ont laissé partir.
Sportif, passé par l’ASB rugby à la fin des années 1980, ancien joueur de foot aux Croisés de Bayonne, Philippe Monguillot avait remisé les crampons, mais n’avait pas renoncé à porter le maillot. « Il repartait parfois aux Croisés pour des repas, ou alors il faisait l’arbitre pour les petits ou pour des matchs amicaux, par exemple », raconte sa fille, Marie, 18 ans. Elle parle avec fierté et tendresse de ce père « qui avait 15 ans dans sa tête », qui connaissait tout le monde, une « grande gueule » qui savait s’énerver « quand on sortait du droit chemin ». Un père « cool » qui venait toujours les chercher, elles et ses sœurs, peu importe l’heure, quand elles sortaient.
Philippe était aussi impliqué dans son écoquartier bayonnais, le Hameau de Plantoun, à Habas la Plaine, au sein de l’Association de défense (Adef) du Hameau de Plantoun, dont il était le trésorier.
Le roi des surnoms
Ce chauffeur de bus était entré à Chronoplus, alors appelé la Stab, en 1990. Avant ça, il avait « roulé sa bosse » dans des bus internationaux, traversé des pays et parcouru les Pyrénées. « Sa passion, c’était rouler », témoignent ses collègues. Un homme de caractère, « capable de mettre des gars dehors », mais qui pouvait aussi « descendre pour aider des grands-mères à monter ou à porter leurs paniers », voilà celui dont se souviennent ses camarades.
« C’était un mec capable de donner sa chemise, mais il ne fallait pas essayer de la lui voler », renchérit son ami et collègue Christophe Oyhamberri, 53 ans, dit « Yoyo ». Pour lui, « c’est un copain de trente ans » qui s’en va. « Le matin même de son agression, il postait une photo de son nouveau camping-car sur Facebook, en se réjouissant d’être à un an de la retraite » ajoute-t-il.
Un rassembleur pour beaucoup, « qui, cette fois, nous a rassemblés dans le drame », soufflait mardi, Jacqueline, l’une de ses collègues. Un gars consciencieux aussi, jusque dans les détails. « Il avait toujours avec lui sa petite boîte en plastique, dans laquelle il gardait les fiches des horaires de bus, au cas où elles ne seraient pas dans le bus qu’il allait prendre », raconte Yoyo. Le « roi des surnoms » enfin, « un mec réel en amitié qui aimait bien taquiner les gens ». Victor, où plutôt « Zorro », 38 ans, secoue la tête face à cette « injustice ». « Il n’y a pas de mot pour décrire ce geste.
Source : sudouest.fr