À 15 heures le samedi 1er août 2020 se tenait un rassemblement devant l’hôtel de ville de Lyon sur la place des Terreaux en soutien aux Ouïghours, minorité musulmane oppressée par le gouvernement chinois. Les manifestants ont ensuite marché pacifiquement de la place des Terreaux au consulat de Chine dans le sixième arrondissement de Lyon où la manifestation s’est terminée. Reportage.
Un collectif de jeunes musulmans de Lyon et alentours est à l’origine de cette manifestation qui a rassemblé entre 50 et 80 manifestants environ. L’appel est passé par les réseaux, lancé par le compte instagram soutienouighourslyon et partagé par plusieurs groupes, influenceuses et influenceurs d’après les personnes présentes.
Les organisateurs, conscients de n’avoir rassemblé qu’assez peu de monde, ne semblaient pas affectés et soulignent qu’ils ne prétendent pas « changer la situation du jour au lendemain » mais veulent par ce rassemblement montrer leur soutien à leurs « frères musulmans », ne pouvant pas accepter qu’ils soient maltraités car musulmans, ainsi qu’à la diaspora ouïghoure présente en France et d’ailleurs représentée à cette manifestation. Un groupe de manifestantes était composé de femmes venues de Suisse, représentantes de l’Association des Ouïghours de Suisse. L’une d’elles, réfugiée en Suisse depuis 15 ans, ne pouvant plus « supporter le régime communiste », nous confie qu’elle et les autres femmes de son groupe sont venues à Lyon le jour-même spécialement pour prendre part à cette manifestation.


Des manifestantes lyonnaises tenaient une pancarte accusant les différents gouvernements d’être « silencieux face à cette injustice », estimant qu’il est impossible aujourd’hui de prétendre ignorer la situation des Ouïghours en Chine. Ce silence, disent-elles, est révélateur des priorités de nos gouvernements : « ils ont peur de se fâcher avec la Chine ».
Certaines personnes présentes protestaient autant contre l’oppression des Ouïghours que contre le gouvernement chinois en lui-même. Des pancartes et t-shirts rappelaient le sort du Tibet, de Hong Kong ou encore de Taïwan. Comme de nombreux autres mouvements de justice sociale ces dernières années, il semble qu’une nouvelle convergence des causes, ici contre le régime chinois, puisse naître de l’indignation contre le sort des Ouïghours.