Elles se nommaient Nadifa Louassa et Stella Gautron, elles avaient été formées au centre de formation Bioforce à Vénissieux et ont été tuées dimanche dernier dans une attaque au Sahel.
Dimanche 9 août, ce sont en tout huit personnes qui ont perdu la vie dans une attaque survenue au Sahel à environ 60km de Niamey. Six d’entre elles appartenaient à l’ONG française d’aide à la coopération technique et au développement Acted, les deux autres étant un guide local ainsi qu’un chauffeur. Parmi les six victimes françaises, Nadifa Louassa et Stella Gautron, toutes deux formées au centre Bioforce situé en banlieue lyonnaise. L’attentat n’a pour le moment pas été revendiqué et en parallèle, une enquête a été ouverte en France par le parquet antiterroriste.
La première « qui avait une trentaine d’années, avait suivi un cursus de septembre à décembre à Vénissieux et venait d’intégrer, il y a quelques semaines, un poste à Acted comme directrice financière » a confié Bertrand Quinet, responsable du centre de formation au Progrès. Stella Gautron avait quant à elle « suivi, durant six mois en 2017, une formation de coordinateur de projet de la solidarité internationale, détaille Bertrand Quinet. Elle venait d’être diplômée, dans le jury d’avril. On diplôme nos stagiaires une fois qu’ils ont été confrontés une première fois à une mission humanitaire pour démontrer les acquis de leur formation« . Originaire de Montpellier, « elle avait travaillé avec l’association Solthis, comme chargée de communication, avant d’intégrer Bioforce puis avait fait une première mission avec Oxfam en République centrafricaine » avant de rejoindre Acted tandis que Nadifa « était en train de passer un doctorat » en droit sur le commerce des armes et la responsabilité des sociétés exportatrices. Selon Bertrand Quinet les deux femmes « ont eu un beau parcours. Elles ont eu le souci de bien se préparer avant de s’engager dans le secteur humanitaire, avaient bien conscience des contextes dans lesquels elles allaient être amenées à travailler. »
Un hommage sera rendu aux deux femmes à Bioforce pour la rentrée du 21 septembre. « Depuis la création de Bioforce, il y a plus de 35 ans, plus d’une dizaine de nos stagiaires ont été victimes d’accidents, d’attentats, du contexte sécuritaire difficile » déclare Bertrand Quinet.
Juliette Berne pour #Droitcitoyen