Accusés d’avoir frappé, à Neuilly-sur-Marne, une infirmière qui leur demandait de porter le masque, deux adolescents de 16 ans ont été mis en examen jeudi pour violences aggravées.
Les deux adolescents de 16 ans soupçonnés d’avoir frappé une infirmière qui leur avait demandé de mettre un masque, mardi 11 août, dans un bus de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) ont été placés jeudi 13 août sous contrôle judiciaire à l’issue de leur garde à vue, a indiqué le parquet de Bobigny à l’AFP.
Une décision en-deçà de la requête du parquet, qui avait demandé à ce que les les deux adolescents, mis en examen pour violences aggravées, soient aussi placés en détention provisoire. Mais les juges chargés de l’instruction ont donc préféré l’option du contrôle judiciaire, le temps d’achever les investigations.
Cinq jours d’ITT pour l’infirmière
Selon une source proche de l’enquête, les deux garçons auraient giflé et donné des coups de pied à la victime, dont ils ignoraient la profession. L’un des deux était défavorablement connu des services de police et de justice, présentant des antécédents judiciaires pour des faits d’extorsion et de violence. Présentant de « nombreuses plaies superficielles et contusions », l’infirmière avait refusé d’être prise en charge par les pompiers. Cinq jours d’incapacité totale de travail (ITT) lui ont été prescrits.
« La vocation d’un soignant ne s’arrête pas aux portes de l’hôpital ou d’un cabinet. C’est précieux. C’est généreux. Cela nous protège tous », s’était ému le ministre de la Santé, Olivier Véran, en réaction à l’agression. « Honte et colère que cela puisse récolter en retour cette violence lâche et infâme. Soutien et affection pour cette infirmière ».
« Ouvrir un petit peu les yeux des anti-masque »
Interrogée par France Info, Lisa, 30 ans, restait choquée et dans l’incompréhension face à l’agression. Au micro de la station, elle est revenue sur les faits, expliquant avoir fait à ces adolescents « qui avaient l’air de bonne humeur » un simple rappel « sympathique » des règles: « Je leur ai dit: ‘Les loulous, on peut mettre le masque s’il vous plaît' », se remémore-t-elle, avant que le ton ne monte. « J’étais très énervée, très choquée (…) On parle d’un virus mortel. Jamais personne n’a cru que ce serait un danger de rappeler quelque chose qui devrait faire partie du respect, du civisme, de l’humanité même », ajoute-t-elle. Elle espère désormais que cette agression pourra « ouvrir un petit peu les yeux » d’autres personnes « qui sont anti-port de masque » sur « la bêtise de leur démarche ».
Ces dernières semaines, les agressions liées au non-respect du port obligatoire du masque se sont multipliées, notamment dans les transports. Un chauffeur de bus de Bayonne est mort des suites de ses blessures après avoir été roué de coups, tandis qu’un de ses confrères orléanais et un conducteur de tram de Dijon ont également été victimes de violences courant juillet.
Source : www.lci.fr