Une première en France. D’après des informations de France-Bleu Hérault, un père de famille de 50 ans a décidé d’attaquer en justice l’arrêté préfectoral rendant le port du masque obligatoire à toute heure du jour et de la nuit dans le centre historique de Montpellier.
Pour Marcel Miloudi, le Montpelliérain à l’origine de l’action en justice, père de cinq enfants, cette règle imposée dans le centre-ville dès le 11 août est trop contraignante au quotidien. Le plaignant déplore notamment le poids économique d’une telle mesure.
« Il faudrait avoir au moins deux masques par personne, c’est-à-dire 14 masques, tous les jours en ville. C’est une vraie difficulté. On n’a pas les moyens d’acheter des masques », explique-t-il auprès de France-Bleu Hérault.
Une décision « proportionnelle » ?
L’avocat de Marcel Miloudi, Me David Guyon, a déposé un référé lundi 17 août. Il espère ainsi suspendre l’obligation prévue jusqu’au 15 septembre prochain, ainsi qu’un assouplissement du port du masque. L’audience aura lieu le 10 septembre.
Il détaille à France-Bleu Hérault qu’il construira son argumentation autour de la « proportionnalité » de la mesure : « L’argument défendu, ce n’est pas contre une mesure sanitaire de lutte contre le virus. Mais pour être légale une décision administrative doit être proportionnée […] Si vous avez une restriction à vos libertés, il faut que vous ayez un avantage effectif qui soit un avantage de protection de la santé publique. »Port du masque : « La protection de l’autre reste un enjeu abstrait pour la plupart d’entre nous »
L’avocat ajoute que puisque les habitants ne disposent pas d’un nombre de masques suffisant, les risques de contamination existent toujours malgré l’obligation, allant à l’encontre d’un ralentissement de la propagation du Covid-19.
Actuellement, le non-respect de l’obligation de porter un masque est puni d’une amende de 135 euros. Depuis début août, la quasi-totalité des grandes métropoles françaises ont pris des dispositions pour imposer le port du masque dans les quartiers les plus fréquentés.
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