Alors qu’une plainte a été déposée en début de semaine par la famille d’Augustin, les langues se délient sur les réseaux sociaux et viennent contester la version originale des faits remontant à vendredi dernier. Les jeunes femmes agressées ont notamment tempéré l’agression à leur encontre.
Alors que le #JusticePourAugustin ainsi que les messages de soutien pour l’adolescent de 17 ans fleurissent sur les réseaux sociaux, des contre-versions apparaissent timidement depuis ce début de semaine. Selon la version « officielle » le jeune Augustin se serait interposé vers 23h aux alentours de la place Bellecour dans le centre de Lyon entre un groupe de cinq jeunes et deux jeunes femmes agressées par ces derniers. La situation aurait vite dégénérée et Augustin aurait été passé à tabac par les cinq individus. Hospitalisé pour une fracture à la mâchoire, plusieurs dents perdues et une opération des cervicales, c’est son frère qui est le premier à partager l’histoire via Facebook évoquant une bande de « racailles colorées » : « À 5 contre lui avec tout l’honneur d’un homme, ils l’ont fracassé gratuitement sans que personne n’intervienne, ni pour les filles, ni pour lui« . Pour beaucoup d’internautes, les termes employés par ce dernier font partie du vocabulaire utilisé dans les milieux d’extrême-droite comme l’Action Française dont semble être proche l’entourage d’Augustin.
L’hebdomadaire Valeurs Actuelles, connu pour ses prises de positions très à droite, qui couvre très précisément l’affaire décrivait Augustin comme un « Gone qui ne se rendra pas », un lyonnais héroïque en somme qui ne laisserait pas sa ville tomber aux mains de « racailles colorése », et dévoile qu’il est proche du mouvement monarchiste d’extrême droite Action Française, ce que Valeurs Actuelles dépeint comme quelque chose de positif.
Les jeunes femmes importunées tentent de tempérer l’affaire
Selon les messages circulant sur Snapchat d’une des femmes harcelées et présentes lors de l’altercation, elles n’auraient pas été agressées mais seulement importunées sans une quelconque violence ou vulgarité, décrivant simplement des jeunes « lourds et insistants« . Augustin, accompagné d’une autre personne, se serait alors interposé pour dire au groupe que les jeunes femmes n’étaient pas intéressées. La conversation aurait alors dégénérée quand un des harceleurs a « donné un coup de poing à Augustin qui a fini KO au sol. Je suis allée voir moi-même le garçon qui a tapé Augustin pour lui dire que ça ne se faisait pas, qu’il était en train de parler avec des mots et qu’il n’avait pas à taper Augustin et à porter le premier coup, lui n’avait fait aucune preuve de violence. Ce garçon l’a mal pris et s’est énervé contre moi et ses copains l’ont retenu de moi (sic) et ils se sont éloignés, ils ont pris le métro, ils sont rentrés chez eux » selon les dires d’une des jeunes filles. L’une d’elles était interviewée par BFM Lyon et a retweeté l’interview en question dans laquelle elle donne sa version des faits.
Une vidéo des faits qui circule sur Twitter semble confirmer ces dires. On y voit un groupe de jeunes près de l’Office du Tourisme, place Bellecour. On entend une personne dire « Il lui a mis une patate » suivie d’une autre personne s’exclamant « Oh tu m’as enlevé une dent fils de pute« , vraisemblablement Augustin, qui a effectivement perdu des dents lors de cette altercation. Une version qui diverge largement de celle d’un passage à tabac à cinq contre un mais plutôt d’un coup isolé. La vidéo pourrait être prise en compte par les enquêteurs de même que les résultats de l’appel à témoin et les vidéosurveillances de la place.
De son côté, le jeune Augustin interrogé par LyonMag dit ne plus se rappeler des faits exacts, mais seulement de « flashs et de moments, mais pas de l’intégralité des événements qui ont suivi« .
Une des jeunes femmes menacées de mort sur les réseaux sociaux
Suite à ses déclarations, la jeune lyonnaise de 16 ans, assurant que Augustin a toujours été conscient durant l’altercation, a été la cible de nombreuses menaces de morts. Elle et sa famille, qui déclarait être contre la récupération politique de l’affaire, ont été prises pour cible par de nombreux compte d’extrême droite.