Yves Struillou, directeur général du Travail (DGT), a déposé sa démission, vendredi 11 septembre. En cause : un « désaccord profond » sur la manière dont il a géré le dossier d’un inspecteur du travail, sanctionné pour avoir désobéi pendant le confinement.
Le directeur général du Travail (DGT), Yves Struillou, a déposé sa démission, vendredi 11 septembre, en raison d’un « désaccord profond » sur la manière dont il a géré le dossier d’un inspecteur du travail. Cet employé avait été accusé d’avoir désobéi pendant le confinement : il avait exigé notamment la mise à disposition d’équipements de protection individuelle (notamment des masques) dans une association d’aide à domicile à une époque où les masques n’étaient pas encore obligatoires.
Anthony Smith, inspecteur du travail en poste dans la Marne, avait été mis à pied en avril en pleine période de confinement. Sanctionné en août, il avait été assigné d’une mutation d’office en Seine-et-Marne. Cette sanction a finalement été allégée mercredi, avec une mutation dans la Meuse, plus proche de son domicile.
Un désaccord « sur la manière dont le dossier était conduit »
À l’époque, la ministre Muriel Pénicaud et son directeur général du travail « convergeaient sur la sanction prononcée ». Cependant, « il existait un désaccord profond sur la manière dont le dossier était conduit« , a indiqué le ministère. L’un des hauts responsables du ministère du Travail a ainsi présenté sa démission, qui a été acceptée par Élisabeth Borne, a indiqué une porte-parole, confirmant une information du journal le Monde.
Pour Julien Boeldieu, secrétaire général du syndicat CGT du Travail (SNTEFP CGT), et lui-même inspecteur du travail, Mme Borne « ne pouvait plus assumer l’incohérence sur la question du port du masque ». « Ça devenait intenable de sanctionner quelqu’un pour ça, au moment où on impose le port du masque en entreprise », explique-t-il, considérant que cette démission est une « victoire ».
Une sanction encore jugée « injustifiée »
Il déplore toutefois une sanction qui reste « injustifiée ». La ministre « essaie de faire un tour de passe-passe en disant que le dossier est clos, mais pour nous il ne l’est pas”, estime-t-il. Et de renchérir : « Il reste une mutation d’office qui nous paraît injustifiée et disproportionnée« .
Les syndicats CGT, FO, FSU, SUD et CNT soutiennent la cause de M. Smith. Le 21 juillet, plusieurs centaines de personnes s’étaient rassemblées devant le ministère des Solidarités alors qu’une une pétition de soutien avait recueilli près de 150.000 signatures. Anthony Smith a été sanctionné « parce qu’il a trop bien fait son travail », avait jugé le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez.
Source : www.rtl.fr