Un décret, publié au « Journal officiel » le 15 août, établit les conditions auxquelles des sections de routes nationales pourront être cédées au privé. Certains y voient un nouveau cadeau aux sociétés concessionnaires.
En plein cœur de l’été, le 14 août, un décret publié au Journal officiel « relatif aux conditions de classement de certaines sections de routes dans la catégorie des autoroutes » est passé totalement inaperçu. D’apparence très technique, ce décret d’application de la loi d’orientation des mobilités (LOM) de décembre 2019 ouvre, en réalité, la possibilité de céder au privé des kilomètres de routes nationales.
Quinze ans après la privatisation pas tout à fait digérée des autoroutes, cette idée fait frémir ceux qui craignent un nouveau cadeau fait aux sociétés concessionnaires. Le scénario discuté en coulisses depuis quelques années par l’Etat et les compagnies privées est pourtant simple. Ce dernier n’a pas les moyens d’entretenir comme il faudrait ses routes, qui souffrent d’un sous-investissement chronique. Mais si vous nous confiez certaines portions, les derniers kilomètres avant l’autoroute, par exemple, suggèrent les grands groupes, nous les entretenons, nous investissons, et, en échange, vous prorogez nos contrats.
« Un scandale d’Etat ! » pour Nicolas Dupont-Aignan. « Après avoir privatisé les autoroutes, nos dirigeants ont signé un décret en août pour privatiser nos routes nationales. Assez que des biens payés par nos impôts enrichissent des sociétés privées proches des milieux du pouvoir… Mettons fin au racket organisé des Français ! » peut-on lire sur sa dernière intervention vidéo.
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