Recours administratif, demande de délai : la fermeture des bars et restaurants à Aix-Marseille et en Guadeloupe a provoqué un tollé, notamment des élus locaux.
Est-ce la fin de la « méthode Castex » ? Depuis le lancement du déconfinement, le 11 mai, l’exécutif assurait ne jurer que par le « couple maire-préfet » dans sa stratégie de lutte contre l’épidémie due au coronavirus. Une approche de concertation avec les élus locaux censée coller au plus près des réalités, qui a été promue en particulier par le premier ministre, Jean Castex. Las, cette méthode a connu un coup d’arrêt avec l’annonce par le gouvernement, mercredi 23 septembre, de la fermeture des bars et restaurants à Aix-Marseille et en Guadeloupe face à la recrudescence du Covid-19.
Ces deux zones sont classées en « alerte maximale », le dernier niveau avant l’état d’urgence sanitaire. En réaction, les élus marseillais de tous bords se sont aussitôt levés contre cette « punition » décidée selon eux de « façon unilatérale » par le ministre de la santé, Olivier Véran. Une grogne qui s’étend aux élus locaux d’autres villes, comme à Paris, où l’exécutif a, là aussi, imposé des mesures restrictives. « La concertation semble n’avoir été que de la poudre aux yeux », s’agace un proche de la maire de la capitale Anne Hidalgo.
Jeudi 24 septembre, Jean Castex est donc monté au front pour tenter d’éteindre l’incendie et d’expliquer ce revirement. D’abord en décrochant son téléphone pour joindre le président (Les Républicains, LR) de la région Provence-Alpes-Côté d’Azur, Renaud Muselier, et la maire écologiste de Marseille, Michèle Rubirola. Ensuite en défendant la philosophie de l’action de son gouvernement sur le plateau de l’émission de France 2, « Vous avez la parole », premier grand rendez-vous en « prime time » pour le chef du gouvernement, deux mois et demi après son arrivée à Matignon.