La République du Haut-Karabakh, composée à majorité d’Arméniens et ayant proclamé son indépendance vis-à-vis de l’Azerbaïdjan en 1991, est depuis dimanche le théâtre de violents combats entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie.
Les deux camps s’accusent mutuellement d’avoir déclenché les combats, et le bilan humain est le plus lourd depuis la guerre de sécession du territoire à majorité arménienne entre 1991 et 1994. 58 décès ont été recensés dans les deux camps. Le bilan est cependant sûrement encore plus lourd, le ministère de la Défense de l’Azerbaïdjan n’ayant pas communiqué de bilan officiel chez les militaires. Les deux camps ont diffusé des images de véhicules blindés ennemis détruits. L’Azerbaïdjan, l’Arménie et le Haut-Karabakh ont instauré la loi martiale, permettant la mobilisation d’une partie de leurs populations.
Ces affrontements font craindre le départ d’une guerre totale entre l’Azerbaïdjan et l’Arménie. Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays soutient traditionnellement l’Azerbaïdjan, a déclaré vouloir la fin de « l’occupation » arménienne au Haut-Karabakh, et être prêt à soutenir jusqu’au bout aux côtés du « pays frère » qu’est l’Azerbaïdjan.. Ces paroles remettant en cause l’existence même de la République du Haut-Karabakh ne devraient pas aider à apporter l’apaisement dans une situation déjà extrêmement tendue.
De son côté, la Russie, habituellement plutôt proche de l’Arménie, a appelé les deux anciennes républiques soviétiques à un cessez-le-feu immédiat tout comme la France. Un conflit ouvert risquerait d’amener la Turquie à intervenir militairement, causant une guerre de beaucoup plus grande envergure. La probabilité d’une intervention Russe en soutien à l’Arménie reste assez basse : la Russie ne se risquerait pas à intervenir directement, au risque d’affronter l’Azerbaïdjan, dont elle reste tout de même proche, et d’embraser une région proche de son territoire.