À Marseille, ville abritant une forte communauté arménienne, les mobilisations sociales et politiques se sont multipliées ces derniers jours en réaction à la guerre menée par l’Azerbaïdjan face à la République sécessionniste à majorité arménienne du Haut-Karabagh.
80 000, ce serait le nombre (approximatif) d’arméniens résidant aujourd’hui à Marseille. La présence de la communauté arménienne en France remonte au début du XXè siècle. Des familles arméniennes fuyant le génocide de 1915 sont arrivées en France pendant les années 1920. Le conflit en cours dans le Haut-Karabagh a poussé la communauté locale à se mobiliser par des virements aux familles restées en Arménie, ou par l’organisation de rassemblements avec les élus. La classe politique marseillaise a largement pris parti du côté de l’Arménie et de la République du Haut-Karabagh, en particulier Benoît Payan (Parti Socialiste), premier adjoint à la mairie de Marseille et actuel maire par intérim.
La mobilisation des élus locaux marseillais pour la cause du Haut-Karabagh, beaucoup plus directe et mise en avant que dans d’autres villes, n’est pas anodine. La diaspora arménienne, par son importance, constitue à Marseille un électorat non négligeable. Guy Teissier (Les Républicains), député marseillais, est notamment le président du « Cercle d’amitié France-Artsakh » (Artsakh étant un autre nom pour le Haut-Karabagh) militant pour la reconnaissance officielle de la République d’Artsakh. La précédente municipalité avait également déjà affiché publiquement son soutien pour la reconnaissance du génocide arménien par la Turquie.
La guerre dans le Haut-Karabagh a poussé des membres de la communauté arménienne à des actes militants, avec notamment un graffiti soutenant la République d’Artsakh tagé sur les murs du consulat de Turquie (pays accusé de soutenir militairement l’Azerbaïdjan) à Marseille dans la nuit du 29 au 30 septembre, graffiti recouvert depuis.
Le conflit au Haut-Karabagh étant pour l’instant loin d’être réglé, la communauté arménienne marseillaise fera encore sûrement beaucoup parler d’elle par des rassemblements dans les semaines qui viennent.
Photo : twitter.com/BenoitPayan