Parmi les nombreux moyens permettant de déceler la présence du Covid 19 dans le corps, le dépistage par PCR s’est imposé comme le test de référence par son efficacité et sa précision.
Si aux prémisses de la pandémie de Covid 19 le gouvernement tâtonnait sur les questions concernant les masques et les tests, il a, depuis quelques mois, remodelé sa ligne de conduite en invitant massivement les Français à aller se faire dépister.
Résultat de cette politique d’encouragement entre le 13 mai et le 13 septembre les laboratoires ont réalisé plus de 8 millions de tests à travers le pays. Un nombre qui a très vite augmenté avec la possibilité de se faire dépister sans ordonnance dès le 25 juillet dernier. Fin septembre, Olivier Véran, ministre de la santé, se targue du score d’ 1, 2 millions de tests par semaine, entièrement remboursé par l’État, plaçant la France parmi les pays qui testent le plus au monde.
Aujourd’hui avec l’invitation du gouvernement à se faire tester massivement, les plus de 3500 points de dépistage et laboratoires, répartit un peu partout en France, connaissent une sur-affluence avec des files d’attente interminable et même la difficulté à trouver un créneau pour un rendez-vous.
Conséquence de cet afflue massif, les praticiens chargés de réaliser les tests sont surchargés de travail et n’arrivent pas toujours à respecter le délai de réponse des résultats qui est officiellement de 24h.
Le rendez-vous le plus proche au labo Unilabs à Paris 15 est le 16 novembre 2020. Source Doctolib


Si le nombre de points de dépistage en France est conséquent, seulement quelques centaines d’entre eux sont équipé en machine bio-moléculaire nécessaire à la réalisation du protocole du PCR, qui peut déceler la présence du virus à partir du prélèvement nasopharyngé ou salivaire. Ainsi quand le nombre de français souhaitant se dépister augmente drastiquement le nombre d’établissement équipé pour le test PCR stagne, ce qui créer inévitablement un retard considérable dans l’exécution des opérations en laboratoire.
L’ensemble des points de dépistage et des nombreux labos sont dans l’obligation de transférer leurs prélèvements vers les centres adaptés pour le dépistage du virus, les échantillons s’entassent ralentissant considérablement la durée moyenne de réponse théorique de 24h selon le gouvernement à un durée moyenne estimée actuellement à 3,3 jours selon Santé Publique France.
Équiper l’ensemble des laboratoires avec les technologies bio-moléculaires est aujourd’hui impossible de par la demande internationale forte, avec la recrudescence du virus à travers le monde, mais aussi de par les prix des engins coûtant très cher les rendant inaccessibles de nombreux laboratoires.
Prix d’un appareil capable de procéder au test PCR


Autre cause de l’accroissement du délai d’attente pour le résultat du test, la pénurie des réactifs nécessaires à la réalisation du RT-PCR. En effet, afin de pouvoir mener à bien le protocole du dépistage par PCR, les praticiens ont besoin de réactifs comme du réactif du lyse ou de fixation pour déceler la présence du Covid à partir du prélèvement nasal, or avec la multiplication des tests, ces derniers se font de plus rare. Conséquence de cela, l’offre devient inférieure à la demande ce qui donne lieu à une flambée des prix de ses réactifs de par leur manque sur le marché.
Le système actuel du dépistage ne donne pas beaucoup d’espoir quant au désengorgement des laboratoires, les Français sont toujours nombreux à se faire tester, (plus d’1 million par semaine.) C’est pour répondre à cette urgence que le gouvernement, en prévision, a lancé dés mars dernier un appel à projet dans la conception d’appareil pouvant réaliser les tests RT PCR dans des conditions plus brèves.
Actuellement de nombreux laboratoires à travers le monde travaillent sur de nouvelles technologies adaptées aux urgences du terrain, comme la star-up française BforCure qui a lancé le projet Nomorecov début mars. L’objectif de l’entreprise spécialisée dans l’ingénierie médicale est de proposer un appareil capable de détecter en moins de 30min l’éventuelle trace du virus à partir d’un échantillon nasal. Le principal atout du projet est d’opérer sans passer par des laboratoires équipés pour les tests PCR, et ainsi désengorger les amas d’échantillons qui inonde ses labos.
La mise en service du projet est prévue dans quelques mois selon l’Usine Digitale, la machine n’a pas vocation à tester l’ensemble de la population mais plutôt des établissement ciblés comme les Ephad. Première estimation du coût de l’appareil, « plusieurs milliers d’euros ».