Plusieurs tags à Bron, dans la métropole de Lyon, ont été découverts jeudi 22 octobre. Il y est écrit « Jérémy Breaud on va te décapité » et « nik la mumu », mumu signifiant police municipale.
En interview avec CNews vendredi 23 octobre, Jérémie Bréaud a annoncé qu’il ne « cèdera pas » face aux menaces. Le maire avait été élu en juin 2020 selon lui précisément sur des questions de « problèmes de tranquillité publique ». Ces tags seraient ainsi une réaction à sa politique récente, notamment caractérisée par la hausse des effectifs de police, la lutte contre le trafic de stupéfiants ou encore d’autres mesures plus ponctuelles.
Il rappelle notamment l’incident d’un mariage fin septembre où s’étaient produits un certain nombre d’incivilités dont des rodéos urbain et des incendies de voiture. En guise de sanction, Jérémie Bréaud avait décidé de restreindre l’accès de la cérémonie aux seuls parents et témoins des mariés. La police avait finalement été dépêchée sur place pour empêcher les invités de pénétrer de force dans l’Hôtel de ville et avait du faire usage de gaz lacrymogènes. Au moment des faits, le maire avait twitté : « Le temps du laxisme est derrière nous ».
Si la police municipale avait alors salué la fermeté du jeune maire, tous ne sont pas ravis de cette nouvelle politique à en juger par ces récentes menaces.
« Notre action gêne une minorité de délinquants qui avaient l’habitude, à Bron, de pourrir la vie à une majorité silencieuse » […]« cela montre que notre action commence à prendre forme et gêne les délinquants et ceux qui s’attaquent aux valeurs de la république »
Jérémie Bréaud – Maire LR de Bron
L’évènement a immédiatement fait réagir, une semaine après l’assassinat de Samuel Paty, et deux jours à peine après son hommage national à la Sorbonne. Gérald Darmanin a déclaré sur Twitter que la justice serait saisie et que des mesures de protection seront mises en place. L’élu LR a quant à lui annoncé son intention de porter plainte.
L’AMF (Association des Maires de France) a soutenu que ces menaces sont « inacceptables » et que « les auteurs doivent être recherchés et sanctionnés »
A ce titre il s’agit de souligner que l’AMF déplorait depuis quelques mois la recrudescence d’incivilités et d’agressions envers les maires de France. En août, elle montrait que 233 maires ou adjoints avaient été agressés depuis le début de l’année. L’AMF avait appelé à plusieurs manifestations début octobre, implorant les élus de durcir la législation pour ce type d’agressions. Dans cet ordre d’idée, début septembre, le ministre de la Justice Eric Dupont-Moretti avait souhaité qualifier les insultes aux maires « d’outrage » et non plus « d’injure », ce qui amènerait à des sanctions plus lourdes.