Le 3 novembre se tiendra la 59e élection présidentielle de l’histoire des États-Unis. Dans la dernière ligne droite, le candidat démocrate Joe Biden et l’actuel président Donald Trump se livrent une lutte acharnée pour remporter ces élections particulières dans le contexte de l’épidémie.
L’ancien vice-président Joe Biden profite d’une courte avance dans les sondages, entre 8 à 10 points d’avance sur Trump selon les différentes sources. Un écart conséquent qui donne Biden vainqueur à 87 % selon un sondage de FiveThirtyEight.
Aujourd’hui, prés de 50 millions de votes anticipés ont déjà été comptabilisés, un record. Cette mesure donne la possibilité aux citoyens américains n’étant pas disponibles le jour de l’élection de voter avant le jour J et ainsi désengorger les bureaux de vote. Et c’est le 3 novembre que se tiendront ces élections, moment où les votes seront clos et où le futur président sera élu par le collège de grands électeurs. Rappelons que dans le système électoral américain le suffrage est indirect, ce sont les 538 grands électeurs, représentants chacun un parti et répartis état par état en fonction de la population de chaque état, qui voteront pour le président. Le futur élu doit obtenir une majorité à 270 voix pour pouvoir gagner.
Biden en avance
Après une campagne intense et les deux débats télévisés dans lesquels se sont confrontés les deux candidats à la présidence, Trump et Biden sont dans la dernière ligne droite dans les swings states. Les swings states, ou états pivots, représentent un enjeu majeur de l’élection et sont habituellement les dernières cibles des candidats à la présidence. Ces états sont ceux où les intentions de vote oscillent entre le camp démocrate et républicain et le résultat n’est donc pas acquis.
Joe Biden se conforte sur son avance dans les sondages pour « surfer sur les sondages positifs et l’emporter » selon l’analyse d’un haut responsable de la Maison Blanche, recueilli par Boursorama.com. Actuellement il s’est déplacé dans l’État de Pennsylvanie pour mobiliser la population, mais en Floride, le candidat peut compter sur son ancien président Barack Obama pour le soutenir. La Floride est un état clé : c’est un état pivot qui représente 29 grands électeurs, ce qui lui donne un poids considérable pour l’élection. « Tu m’as élu à deux reprises Floride, maintenant je te demande d’élire Joe » a déclaré l’ex-président lors de son meeting.
La gestion catastrophique du Covid par le président Trump est un sujet dont le camp démocrate ne se prive pas d’user pour gagner les votes des états pivots. Déjà lors du débat entre les deux candidats, Joe Biden a vivement critiqué le bilan sanitaire catastrophique du président Trump. Même démarche de la part de Kamala Harris, colistière du candidat Biden, lors de son débat de septembre avec le vice-président et colistier de Donald Trump, Mike Pence. La stratégie est également reprise par Obama qui a avancé en Floride « l’idée que cette Maison Blanche ait fait autre chose que complètement foirer est absurde ». Rappelons que le bilan épidémique des États-Unis compte 224 891 morts et près de 8 millions de cas déclarés.
Trump joue la course contre la montre
Côté Trump le temps presse et la stratégie actuelle est de multiplier les meetings, exercice où il excelle. Dans la seule journée de samedi il en a enchaîné 3, dans l’Ohio, le Wisconsin et dans la Caroline du Nord, tous reconnus comme des états pivot. La stratégie de déstabilisation de l’opposant Biden est aussi de mise pour le camp des républicains. « Donald Trump s’est rendu dans plus d’états en une seule journée que Joe Biden au cours d’une semaine » assène l’un des porte-paroles de la Maison Blanche, Ben Williamson. Une stratégie qui s’expose également sur les réseaux sociaux du président comme avec son tweet « tant que je serai le Président, je soutiendrai toujours les héros qui appliquent la loi , Joe Biden ne le fait pas ». Le bilan du Covid, Trump le balaye d’un revers de main « J’allume la télévision et tout ce que j’entends c’est Covid, Covid, Covid ».
Concernant les sondages qui le déclarent perdant, Trump crie à la manipulation et continue de mobiliser ses supporters à aller voter massivement pour mettre en lumière l’escroquerie « supposée » des chiffres.
En attendant, l’actuel locataire de la Maison Blanche multiplie les déplacements dans les états pivot et les déclarations choc à un rythme effréné pour tenter de renverser la tendance. Un plan qui a déjà porté ses fruits en 2016 où Donald Trump a réussi à gagner les élections contre des sondages qui le déclaraient perdant. Cela étant dit, l’écart entre Hillary Clinton et Donald Trump lors des précédentes présidentielles n’était pas aussi conséquent que celui entre ce dernier et Joe Biden.
Photo : Reuters