Les frères Gérard et Albert Haddad sont accusés d’avoir racketté des promoteurs immobiliers en achetant des propriétés proches de terrains en travaux et en demandant ensuite des compensations financières aux promoteurs.
Les trois journaux La Marseillaise, Marsactu et Le Ravi ont enquêté sur le jugement des frères Haddad, qui commençait ce lundi. Gérard et Albert Haddad auraient, en tant que propriétaires aujourd’hui d’au moins 27 logements, lancé 70 recours contre divers projets immobiliers pendant 5 ans, entre 2010 et 2015. Ils auraient ensuite forcé la main des promoteurs pour que ceux-ci leurs versent des « dédommagements », afin de lever les recours et donc laisser les travaux se poursuivre. Les enquêteurs estiment les gains de ce racket à 1,5 millions d’euros, et leur patrimoine immobilier vaudrait à peu près 7,2 millions d’euros. Les deux frères sont accusés entre autres d’avoir acheté un local de 10 m² à près de 2 km d’un projet immobilier du promoteur Kaufman & Broad afin de déposer un recours contre les travaux, et ainsi toucher un dédommagement.
De plus, Albert Haddad avait déjà été condamné en 2019 (la condamnation ayant été ensuite annulée en octobre pour « citation trop floue ») pour 810 000 euros de loyers perçus non déclarés, dont un loyer perçu dans le Parc Corot, résidence privée extrêmement délabrée.
Les deux frères Haddad sont par ailleurs propriétaires de nombreux logements délabrés, dont certains se trouvent dans 6 immeubles déclarés en péril, un ayant été même touché par un arrêté d’insalubrité. Au 19 rue Lafayette, les frères Haddad avaient été expropriés par la société publique Marseille Habitat, le logement ayant été déclaré comme insalubre et ses habitants relogés par la même société. Les Haddad avaient ensuite réussi à faire annuler l’arrêté d’insalubrité pour se faire restituer leur propriété, qui est donc restée dans un état de délabrement avancé.