Le conseil municipal s’est axé sur la gestion de la crise sanitaire à Marseille, et des mesures concrètes ont été annoncées, en relation avec la crise sanitaire mais aussi avec la crise économique et sociale qui l’accompagnent. Des mesures sur le logement et la Rue d’Aubagne ont été également votées.
La semaine dernière, le 19 novembre, la mairie avait annoncé le report des discussions sur le sujet de l’accueil des migrants à Marseille. Le but de ce report était de se concentrer sur le Covid-19, et d’éviter de trop longs débats avec la droite sur l’immigration.
La majorité d’Union de la Gauche « Printemps Marseillais » venait d’être renforcée par la défection de deux élus de droite. La maire Michèle Rubirola présidait ce conseil municipal.
Le conseil a commencé par un hommage de la maire à Samuel Paty avec une minute de silence.
Les premières mesures adoptées ont été le renforcement de l’aide alimentaire d’urgence par la mairie, afin de faire face à la nouvelle vague de précarité créée par la crise sanitaire. De nouveaux hébergements d’urgence, en priorité pour les femmes battues, seront créés.
La première intervention de l’opposition de droite, par Catherine Pila, a noté l’absence d’hommages aux victimes de l’attentat de Nice, mais a également annoncé le soutien de l’opposition pour tous les dossiers en lien avec la gestion de la crise sociale et sanitaire. En revanche, Catherine Pila s’est attaquée de façon virulente au bilan des cinq premiers mois de la nouvelle municipalité.
La majorité a voté une aide au CROUS afin d’aider à la distribution de colis alimentaires.
La discussion des premiers rapports a fini en débats acharnés sur le bilan municipal entre la droite et la gauche. Stéphane Ravier, tête de liste Rassemblement National à la mairie aux précédentes élections, a lui accusé la droite et la gauche d’avoir plongé Marseille dans la pauvreté.
Le rapport voté ensuite accorde à l’association d’aide sociale « la fraternité de la Belle de Mai » une aide en matériel, notamment des couches pour les familles dans le besoin.
La création d’une ligne téléphonique « allô mairie » spécialisée sur les questions sur le Covid, annoncée il y a plusieurs jours, a été votée. Une plateforme internet solidaire pour améliorer le dépôt et la distribution de matériel sanitaire et alimentaire a également été créée en collaboration avec de multiples associations.
De plus, un conseil de gestion de crise a été créé dans le but d’améliorer la communication entre les experts médicaux et les élus pour prendre des mesures plus précises face au Covid-19.
La mairie a voté une mesure exonérant d’impôts municipaux restaurateurs et cafetiers pour un mois, et la durée jugée trop faible de l’exonération a été très critiquée dans les rangs de la droite et de l’extrême-droite.
Autre mesure attendue, la place d’Homère, dans le quartier de Noailles, a été officiellement renommée « place du 5 Novembre » en mémoire de l’écroulement des immeubles de la Rue d’Aubagne le 5 Novembre 2018.
La mairie a accordé 100 000 euros d’aides à l’Arménie, dont la capitale Erevan est jumelée avec Marseille, pour qu’elle fasse face au flux de réfugiés du Haut-Karabakh. Un appel a été lancé à l’État et l’Union Européenne pour reconnaître officiellement la République d’Artsakh. Le vote de ce vœu a été suivi par une approbation de tous les bords, ainsi que de la condamnation de l’invasion azérie sur le Haut-Karabakh.
Le conseil a également voté un plan de transition énergétique pour essayer de développer les énergies renouvelables à Marseille et d’en faire une ville positive au niveau de production électrique dans un horizon raisonnable.
631 000 euros seront donnés aux associations culturelles marseillaises en difficulté pour faire face à la crise.
La maire a annoncé qu’elle touchera 900 000 euros de la part du comité olympique pour l’utilisation du stade Vélodrome pour les Jeux Olympiques 2024.
Un observatoire municipal aux violences faites aux femmes sera créé.
La majorité municipale s’est engagée à créer 3000 logements sociaux pour faire face à la crise du logement à Marseille, qualifiée de « crise humanitaire » par l’élu Printemps Marseillais Patrick Amico. Des mesures seront prises pour dénoncer et juger plus rapidement les propriétaires de logements indignes. De nombreux loyers seront plafonnés. Ces mesures ont causé une vive réaction de Lionel Royer-Perrault, élu Les Républicains et nouveau président de la SOLEAM, bailleur social public. Sa présence dans l’ancienne majorité et son inactivité face au logement indigne lui a ensuite été reprochée par les élus de la majorité de gauche.
Les prochains conseils municipaux seront maintenant interprétés en langue des signes pour permettre la compréhension par les malentendants.
En toute fin de séance, l’élu Rassemblement National Franck Allosio a accusé Samia Ghali, deuxième adjointe à la mairie, Valérie Boyer (Les Républicains) ancienne maire de secteur et Julien Ravier (Les Républicains), actuel sénateur, d’avoir utilisé une mosquée salafiste pour faire passer des procurations frauduleuses. L’accusation sans preuve a été jugée « d’inconcevable » par Benoît Payan (Parti Socialiste), le premier adjoint à la mairie, qui a émis le souhait que l’élu Rassemblement National ne « puisse pas entrer » à nouveau dans l’Hémicycle.