Deux mois après son entrée à la Maison Blanche Joe Biden le président des Etats Unis tente d’imposer son autorité internationale mais cette ambition s’annonce d’ores et déjà compromise.
Alors qu’il avait annoncé vouloir collaborer avec la Russie sur de nombreux sujets, Joe Biden se montre sévère à l’égard de Vladimir Poutine dans une interview donnée à une chaîne de télévision américaine. Dans cet entretien, il accuse son homologue Russe d’ingérence dans la campagne présidentielle américaine, d’avoir voulu influencer les résultats en faveur de Donald Trump. Joe Biden promet alors qu’il en « paiera le prix » puis il l’accuse d’être un « tueur ». Propos qu’il assumera dans les jours qui suivent. Peu après, la Russie a rappelé son ambassadeur aux Etats-Unis pour consultations : « Attaquer le président, c’est attaquer la Russie », a estimé le président de la Douma, Viatcheslav Volodine. Or les Etats Unis n’ont quant à eux pas rappelé leur ambassadeur. Une décision qui devrait se trouver relativement rassurante pour ceux qui s’inquiétaient d’une escalade du conflit russo-américain.
La réponse de Poutine a surpris : « c’est celui qui le dit qui y est » dit-il, en Russe. Expliquant avec psychologie qu’on reproche aux autres ce que l’on fait soi-même. L’altercation aurait pu s’arrêter là mais le président Russe propose plus tard à son homologue une discussion face à face, en direct. Joe Biden refuse la proposition. Selon le ministère des affaires étrangères russes, « C’est encore une occasion gâchée pour sortir de l’impasse des relations russo-américaines qui existe par la faute de Washington ». Vladimir Poutine souhaitait discuter « des problèmes bilatéraux qui se sont accumulés et de la thématique de la stabilité stratégique ». Les relations restent tendues entre les deux puissances.
Or la Russie n’est pas le seul grand pays avec lequel Joe Biden a déjà engagé un bras de fer, il y a aussi la Chine avec qui les relations s’annoncent conflictuelles. La rencontre entre les secrétaires d’état des deux pays n’a pas abouti à un accord et les Etats-Unis comptent bien conserver les sanctions prises à l’égard de la Chine. Mi-mars, M. Blinken est allé jusqu’à qualifier Taïwan de « pays », contrairement à l’administration Trump qui s’était abstenue de le faire. Les Etats-Unis et la Chine restent donc, malgré la nouvelle administration américaine, des ennemis plus que des amis, surtout quand on sait que « 67% des américains ne font pas confiance à la Chine ».
Malgré ces déclarations pleines d’assurances, le plus vieux président des Etats Unis n’a pas su garder symboliquement sa force avec une image qui a fait le tour des médias cette semaine.
C’est ce vendredi 19 mars sur la base militaire d’Andrews où l’avion présidentiel Air Force One est posé que l’incident s’est produit. Le président des États-Unis s’apprête à y monter. Mais il trébuche une première fois sur l’escalier de l’avion présidentiel puis se rattrape in extremis avant de chuter une deuxième fois trois marches plus loin se rattrapant de la même manière. Jamais deux sans trois, la chute suivante est encore plus brutale et embarrassante puisqu’il n’a plus aucune prise et s’effondre sur les marches. Il se relève au milieu de l’escalier, se baisse, observé par les journalistes et les militaires sur la piste d’atterrissage. Immobile mais toujours la main fermement agrippée à la rampe, on ne sait jamais, le président inspecte le bas de ses jambes et semble se demander ce qui cloche. Peut être un pantalon trop grand, qu’il décide d’ajuster, dans le doute. Désormais sur ses gardes, il peut repartir. Le président poursuit sa montée d’abord d’un pas rapide, sportif, comme pour preuve de sa bonne santé ou pour s’échapper de l’embarras, puis se reprend sur les dernières marche avec un rythme plus lent pour retrouver sa constance présidentielle. Une fois arrivé en haut des marches, Joe Biden se retourne et fait un salut militaire afin de récupérer tant bien que mal sa dignité de chef des armées.
« Il va bien, il va très bien », a assuré peu après Karine Jean-Pierre, sa porte-parole, pour rassurer la presse internationale. La maison blanche affirme qu’ « Il y avait beaucoup de vent dehors. C’était très venteux. J’ai failli tomber en montant les marches moi-même », explique la porte-parole.
Dans une époque où le poids des images est aussi important que celui des mots, cette séquence ébranle la stabilité du nouveau président Américain qui, on le sait désormais, peut chuter trois fois de suite en un coup de vent. Ainsi, celui qui avait choisi une communication dynamique et vigoureuse malgré son âge dès les premières minutes de son élection à la tête de la première puissance mondiale en arrivant en trottinant sur la scène, voit son image remise en cause en trois trébuchements.