L’Assemblée nationale a adopté le projet de loi climat et Résilience le mardi 4 mai. Des membres de la Convention citoyenne déplorent le non-respect de plusieurs propositions faites pour le climat. Mais pour le gouvernement, ce texte constitue une avancée majeure dans la lutte pour la préservation de la planète et permettra d’aller vers une écologie de progrès.
La crise sanitaire a permis de constater le ralentissement de l’accroissement du CO2 dans l’air. Mais des solutions plus structurelles doivent être prises pour avoir un meilleur impact sur la planète.
Selon une étude scientifique menée par le Global Carbon Project (GCP), la crise sanitaire a eu un impact direct sur le réchauffement climatique. Les mesures prises par les gouvernements pour endiguer l’épidémie ont permis de réduire la présence de gaz à effet de serre présent dans l’atmosphère de 7% en 2020.
Ces dernières ont eu un effet sur le comportement des citoyens en matière de consommation, de déplacement, également sur les industriels à l’échelle nationale mais aussi mondiale. Pourtant, l’année 2020 a été considérée comme l’une des années les plus chaudes du 21e siècle. Cela est dû à ce phénomène non naturel observé par les scientifiques du rejet dans l’atmosphère de dioxyde de carbone (CO2), lié aux activités de l’homme dans un but en particulier de croissance économique dérégulant ainsi l’effet de serre naturel.
L’origine du changement climatique se réfère à deux facteurs principaux agissant sur le climat : l’un cumulatif dépendant de nos émissions passées et présentes de gaz à effet de serre, et l’autre temporaire. C’est par exemple l’effet du confinement sur l’amélioration observée de l’air, pourtant les industries n’ont pas cessé de tourner. Cela s’explique entre autres par la réduction des transports terrestres et aériens, le ralentissement des activités, qui n’ont aucun lien avec les réels changements structurels tant attendus permettant de réguler la biodiversité.
Les conséquences d’une concentration élevée dans l’atmosphère de dioxyde de carbone liées aux combustibles fossiles
Les émissions de CO2 ont augmenté de près de 67 % entre 1990 et 2018, conséquence directe des activités humaines dont la production de masse, la déforestation, etc. ayant une influence non négligeable sur la faune et la flore notamment sur le déplacement des populations animales. Il est possible d’observer dans le monde animal un changement des dates de migration. Ecotree, organisation créée par des forestiers, a analysé un changement des dates migratoires de certaines espèces. L’on dénote chez les oiseaux migrateurs transsahariens par exemple, un retour beaucoup plus précoce que par le passé. Il en est de même du déplacement des poissons dans le but de suivre leur zone climatique adaptée. La croissance économique est à l’origine des effets constatés du réchauffement climatique sur le monde animal. Cela entraînera sur le long terme une perte de la diversité biologique.
La France, pour lutter contre le réchauffement climatique a intégré dans son bloc de constitutionnalité la charte de l’environnement en 2005. Celle-ci prévoit en son article 7 – toute personne a le droit, dans les conditions et les limites définies par la loi, d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement. Cette charte, bien qu’ancienne, n’est pas suffisamment connue des citoyens alors même qu’elle attribue expressément un droit de regard sur les politiques environnementales menées par le gouvernement.
Pour accompagner cette charte et mener des actions en vue de sauvegarder la planète, d’autres textes ont été adoptés depuis dont l’accord de Paris signé par 196 pays. Mais, celui-ci n’a pu atteindre ses promesses de réduire le gaz à effet de serre qui ne cesse d’augmenter.
Une politique environnementale nécessaire et efficace pour lutter contre le réchauffement climatique
Pour tenter d’apporter une réponse à ce phénomène, certains scientifiques préconisent d’établir une trajectoire à suivre ainsi qu’un plan adaptable tant au niveau local que national. L’observatoire climat préconise de suivre un plan climat air énergie (PCAET) afin d’apporter des réponses sur le plan national et pas uniquement local ou régional, dans la stratégie nationale bas carbone (SNBC) ; idéalement accompagné d’un suivi-évaluation basé sur une culture institutionnelle qui autorise le droit à l’erreur en en tirant des leçons.
Afin d’amener des transformations structurelles, certains scientifiques et juristes dont Anne-Charlotte Vaissière, économiste écologique au laboratoire écologie systématique et évolution et Laurent Fonbaustier, juriste en droit de l’environnement et professeur de droit à l’institut d’études de droit public, mettent l’accent non seulement sur la place du scientifique dans la gestion du réchauffement climatique, mais aussi sur celle du politique ainsi que l’importance de la législation dans le but de parvenir à un aménagement de la politique publique. Pour Laurent Fonbaustier, le droit doit être perçu comme un outil au service de la société. Cependant, ce dernier insiste sur le fait qu’ « on ne change pas le droit tout seul, mais que si tout le système l’accompagne ». Selon Mateo Cordier, économiste au laboratoire cultures-environnements- arctique-représentation-climat, des mesures doivent être prises à l’échelle locale, nationale et mondiale. Il pointe du doigt l’absence de juridiction spécialisée dans les questions d’ordre environnemental de type juridiction internationale dédiée, c’est pour cette raison que bon nombre d’affaires se déroulent devant les États.
Selon Jane Lecomte, Vice-Présidente Développement Soutenable à l’Université Paris-Saclay, il faudrait assurer un cercle environnemental sur lequel repose le développement de nos sociétés et concevoir une économie qui permettra d’assurer le maintien de cet environnement ainsi que la survie de nos sociétés. Prévoir une réorganisation des actifs dont on dispose déjà, en terme d’économie de la fonctionnalité, dans le but de réutiliser des objets plusieurs fois.
Quoi qu’il en soit, la protection de la nature doit entrer dans le langage commun, ce n’est pas une affaire de politique qui doit engendrer une réglementation coercitive, elle doit passer par une prise de conscience collective. La transition énergétique et la rénovation énergétique doivent être perçues comme des solutions durables permettant de concilier préservation de la planète et bien-être de tous les êtres vivants.
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