Ce mercredi, des policiers se sont retrouvés devant l’Assemblée nationale pour dire leur lassitude face à l’augmentation des attaques qui les visent.
es organisateurs ont annoncé les chiffres dans le mégaphone. Malgré la pluie battante et une météo qui s’est acharnée à mettre à l’épreuve les déterminations, ils étaient 35 000 (selon les organisateurs) à avoir répondu par leur présence à l’appel des syndicats des forces de l’ordre à la marche citoyenne devant l’Assemblée nationale ce mercredi 19 mai. L’objectif de ce rassemblement se voulait une réaction et l’expression d’un ras-le-bol face aux nombreuses attaques et agressions perpétrées contre les policiers ces dernières années.
Sur le terrain, le hasard de nos rencontres et de nos échanges nous mène vers le commissaire Jean-Paul Mégret. Avec ce patronyme de personnage de roman, il est pourtant policier dans la vraie vie et secrétaire national du Syndicat indépendant des commissaires de police. Il est, aussi, un flic en colère venu dire son indignation face aux violences. « Les policiers sont de plus en plus visés, mais ces agressions concernent tout le monde. Je pense à cette femme brûlée vive par son mari à Mérignac. Si la justice continue à ne pas condamner, ce pays finira par se déliter. On va dans le mur. Certains magistrats, par idéologie, s’obstinent à ne pas enfermer les délinquants. C’est un problème qui ne concerne pas que les policiers, mais tous les citoyens. La violence et la délinquance sont en augmentation partout, y compris dans les petites villes. »
La justice questionnée
Dans la foule majoritairement composée de policiers, la responsabilité de la justice est sur toutes les lèvres. Elle est aussi de toutes les discussions. Et Béatrice Brugère, magistrate, a bravé, par sa présence, les intempéries, mais aussi le mécontentement des policiers. Secrétaire générale du syndicat Magistrats-FO, elle insiste pour exprimer sa solidarité avec les forces de l’ordre. « Nous sommes un syndicat confédéré et nous travaillons en bonne intelligence avec les policiers. Ça ne sert à rien de s’opposer. Il n’y a de police sans justice ou de justice sans police. Nous travaillons ensemble pour l’intérêt général. Ce qu’il faut, c’est comprendre ce malaise. Car l’augmentation des violences et des attaques contre les forces de l’ordre est une réalité. Elles existent aussi au sein des audiences. C’est arrivé lors du verdict de l’affaire de Viry-Châtillon avec une bagarre générale au sein du tribunal. »
Lire la suite sur Le Point
Photo : Des milliers de personnes étaient rassemblées devant l’Assemblée nationale ce mercredi. Photo AFP