La COP 26 a ouvert ses portes ce lundi 1er novembre, à Glasgow, dans un climat peu favorable après l’échec du G20 sur la question environnementale.
« Il est minuit moins une sur l’horloge de l’apocalypse, nous devons agir maintenant » a exhorté Boris Johnson lors de la cérémonie d’ouverture de la COP 26, la 26e conférence des Nations unies sur le climat, qui se tient du 1er au 12 novembre à Glasgow. « Le coût de l’inaction est bien supérieur à celui de la prévention » a appuyé le Prince Charles venu remplacer sa mère, la reine Elysabeth II qui était absente de la cérémonie d’ouverture pour raison de santé, mais qui a tenu à s’exprimer lors d’une vidéo. « L’Histoire a montré que lorsque les nations se réunissent autour d’une cause commune, l’espoir est toujours permis » a-t-elle philosophé. Lors d’une intervention qui ne devait durer que 3 minutes, mais qui s’est finalement prolongée plus de 10 minutes, Emmanuel Macron a pris son rôle à coeur et il a une nouvelle fois appelé les pays les plus gros émetteurs de CO2 à « rehausser leurs ambitions dans les 15 jours ». Il avait déjà pointé du doigt la Russie et la Chine lors du G2O, qui vient de se clôturer dimanche à Rome. Greta Thunberg, dans son style caractéristique, a publié une lettre ouverte sur les réseaux sociaux accusant les dirigeants des pays riches de « trahison ». Le ton est donné.
La COP 26 est l’occasion de faire le point sur l’accord de Paris adopté en 2015 (signé le 22 avril 2016) et à l’heure de faire les comptes, le bilan ne pousse pas à l’optimisme. Les pays signataires s’étaient engagés à limiter le réchauffement climatique à un seuil inférieur à 2°c, de préférence à 1,5°c, par rapport au niveau préindustriel, mais en l’état actuel, le réchauffement devrait atteindre +2,7°c à la fin du siècle. Une trajectoire qui est toujours celle d’une catastrophe naturelle selon l’ONU.
Malgré des communiqués optimistes, les 20 principales puissances n’ont pas réussi à s’entendre sur la question climatique lors du G20. Ce sommet n’a pas permis de fixer l’arrêt de la construction de centrales à charbon et la fin des subventions en faveur des énergies fossiles. Enfin sur l’épineux sujet du financement pour aider les pays du Sud, les pays membres de ce sommet on fait de nouvelles promesses, mais nombre d’entre eux n’ont pas tenu leurs engagements pris lors de l’accord de Paris.
Cette 26ème conférence des Nations unies sur le climat ne se présente pas sous les meilleurs auspices, d’autant que le président chinois, qui n’a plus quitté son pays depuis le début de la pandémie de COVID-19 manque à l’appel, tout comme Vladimir Poutine (Russie), Jair Bolsonaro (Brésil), Andres Manuel Lopez Obrador (Mexique) et Recep Tayyip Erdogan (Turquie).
De bonnes nouvelles viennent cependant éclaircir ce sombre tableau : l’Inde s’engage finalement à atteindre l’objectif de zéro émission carbone en 2070 et le retour des Américains à la table des négociations. « Les Etats-Unis ne sont pas seulement de retour autour de la table, mais j’espère montrer l’exemple », a indiqué Joe Biden, le président américain. Un véritable rayon de soleil dans la grisaille ambiante, ce pays étant actuellement le deuxième pollueur mondial.
Photo : Rencontre entre le Prince Charles et Mario Draghi, président du Conseil italien à Glasgow au « # COP26 World Leaders Summit