Le 25 novembre dernier, le SYTRAL a convoqué la presse, place Gabriel Péri, pour présenter son plan de lutte contre le harcèlement sexuel sur son réseau et annoncer le lancement d’une nouvelle série de « marches exploratoires » dans le quartier de la Guillotière.
Le 24 novembre dernier a été agité du côté de la Guillotière, avec la venue de Jordan Bardella dans le cadre de l’émission « Face à la rue » de Jean Marc Morandini qui a provoqué de vives réactions. Le lendemain, le SYTRAL a convoqué la presse, place Gabriel Péri, pour présenter son plan de lutte contre le harcèlement sexuel sur son réseau à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Une fois encore, la « place du pont » était au cœur des débats.
Les marches exploratoires
Le SYTRAL a été le premier réseau de transport urbain à mettre en œuvre des marches exploratoires, dès 2015. Cette initiative a permis la mise en place de solutions concrètes en matière de sécurité et le déploiement d’une véritable stratégie de lutte contre le harcèlement sexiste.
Organisées dans le cadre du Plan de lutte contre les violences faites aux femmes, ces marches sont menées par des petits groupes de femmes, des « ambassadrices » qui partent réaliser un diagnostic sur le terrain. Son objectif est de rendre les femmes actrices de leur propre sécurité et de les aider à se réapproprier les transports en commun.
Le SYTRAL organise ces marches exploratoires sur 2 lignes chaque année. Depuis le lancement de ce projet en 2015, près de 40 volontaires se sont déjà mobilisées pour améliorer les conditions de sécurité des lignes 7, 52, 15, C5, C12 C14 et C25. Cette année, le SYTRAL a décidé de tester ce dispositif à l’échelle de tout un quartier : celui de la Guillotière. La très médiatique « Place du Pont » a fait parler d’elle récemment pour des problèmes d’insécurité. Le 25 novembre, jour de la journée internationale de lutte contre les violences, le SYTRAL a annoncé que ses nouvelles marches exploratoires se concentreront sur ce quartier et que le recrutement de nouvelles ambassadrices venait de commencer.
De nombreux outils ont été mis en place pour lutter contre le harcèlement sexiste sur le réseau grâce à ce dispositif.
À l’instar de la descente à la demande, initié pour rassurer et renforcer la sécurité la nuit. Ce nouveau service, déployé chaque soir à partir de 22h, permet à toute personne seule de descendre du bus entre 2 arrêts afin d’être déposée au plus près de sa destination. Expérimenté pendant 9 mois sur les lignes qui ont fait l’objet de marches exploratoires, ce dispositif a été étendu à l’ensemble du réseau en 2019.
Suivant les recommandations de ses ambassadrices, le SYTRAL a également créé une nouvelle signalétique mettant davantage en avant la présence de ses 8700 caméras sur le réseau TCL. Plus de 5000 autocollants ont été déployés dans les stations de métro.
Chaque nouveau conducteur du réseau bénéficie désormais d’une formation de prévention au harcèlement sexiste. Les contrôleurs sont assermentés, ce qui leur permet de constater des outrages sexistes ou de délivrer des amendes. D’ici 2024, le SYTRAL souhaite que 100% de son personnel soit formé.
Une page dédiée aux signalements des incivilités et aux violences est également disponible sur le site et sur « l’appli » tcl.fr.
Dans les écoles, plus de 15000 élèves par an sont sensibilisés à la sécurité dans les transports en commun et à la lutte contre le harcèlement sexiste.
Une campagne de communication sur le thème du respect des femmes dans les transports en commun est régulièrement affichée depuis 2015. La dernière campagne signée Diglee, une illustratrice militante et féministe appelle à la solidarité des voyageurs et des agents du réseau face aux situations de harcèlement.
Le lendemain de cette conférence de presse, un événement est venu ternir ces annonces. À Villeurbanne, une jeune fille de 13 ans a été agressée sexuellement par un passager de 22 ans qui étaient visiblement alcoolisé. Celui-ci aurait proféré des propos à caractère sexuel et lui aurait touché la poitrine. La police est intervenue, le jeune homme a été placé en garde à vue et a été jugé en comparution immédiate le lundi 29 novembre. Il a été condamné à la peine de 6 mois d’emprisonnement avec maintien en détention.