Le prix de l’eau est très variable d’une ville à l’autre. Selon une nouvelle étude, c’est à Antibes qu’il est le moins élevé : 1,45 euro/m3 en 2020. À l’inverse, à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, il dépasse les 8 euros, soit un rapport de un à cinq entre les deux.
C’est une enquête riche d’enseignements que publie ce lundi 60 millions de consommateurs. Elle révèle, qu’entre 2011 et 2020, les factures d’eau des particuliers ont grimpé de plus de 10 % en moyenne dans plus de la moitié des 130 villes étudiées, plus que le rythme de l’inflation hors tabac sur la période (+8,8 %).
Une flambée qui s’explique notamment par le bond de 21,8 % du coût de la collecte et du traitement des eaux usées. Pour un prix moyen du m3 d’eau de 3,71 euros TTC, l’assainissement représente désormais 1,52 euro hors taxe. La TVA et les diverses redevances pèsent 0,83 euro, en progression de 7,7%. La part de la distribution augmente de 2% à 1,36 euros HT. Mais ce coût du m3 de 3,71 euros n’est qu’une moyenne. Dans les villes les moins chères, les prix descendent sous la barre 3 euros du mètre cube, contre plus de 5 euros dans les cinq villes les plus chères.
Comment Antibes a fait baisser les prix
Antibes est ainsi devenue la ville la moins chère à 1,45 euro du m3. Et elle partait de loin, mais a réussi à faire chuter le prix de 57,4 % en renégociant son ancien contrat avec Veolia, en 2012. « Nous avons fait comme si nous allions reprendre la gestion de l’eau en régie publique et exigé, 2 ans à l’avance, d’avoir accès à toutes les données. Cela nous a permis de déterminer un prix, et lorsque Veolia est tombé au-dessous, le passage en régie ne se justifiait plus », explique Patrick Duverger, directeur des systèmes informatiques et services techniques de la ville. Et selon lui, ce nouveau contrat ne s’est pas fait au détriment de la qualité : « Nous avons négocié un agrandissement de notre station d’épuration, ce qui nous permet d’être armés pour faire face au triplement de la population en été. »
Saint-Pierre, Saint-Denis, (974), Bourg-en-Bresse, Cannes, Strasbourg et Toulouse suivent avec un prix du m3 entre 2,32 euros et 2,91 euros. Aix-en-Provence, Reims et Metz ferment la marche de ce top 10 des villes où l’eau est peu onéreuse avec un prix du m3 entre 3 et 3,01 euro.
Saint-Brieuc : 5,80 euros du m3
En queue de peloton, voici les 10 villes où l’eau est la plus chère : Drancy, Foix, Bourges, Chartres, Dunkerque, Saint-Quentin, Evreux, Fort-de-France et Saint-Brieuc paient entre 4,79 euros et 5,80 euros du m3. Cette dernière ville a connu une forte hausse ces dernières années : +71,87 % Et pour cause. « Le prix de l’eau était bas, mais le réseau datait des années 1950 et était quasiment à bout de souffle. Il a fallu engager des dépenses énormes, tout en harmonisant les tarifs entre les treize communes de l’agglomération », explique Gérard Le Gall, vice-président de Saint-Brieuc Armor Agglomération. Alors que le périmètre de l’agglomération s’est élargi à 32 communes en 2017, il a été décidé de créer une nouvelle usine de production d’eau potable pour un coût de 30 millions d’euros.
Mais c’est à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, que le prix est le plus cher : 8,18 euros. « Le cas de Mayotte est particulier, l’île connaissant des pénuries ponctuelles », explique 60 millions de consommateurs.