Le baromètre des solitudes a fait apparaitre une autre épidémie : celle liée à l’isolement.
Cet indicateur a fait apparaitre cette année une explosion de la solitude mesurée dans la population française. Les jeunes sont particulièrement concernés comme l’avait rappelé Emmanuel Macron : « ce sont ceux qui vivent un sacrifice terrible. Des examens annulés, de l’angoisse pour les formations, de l’angoisse pour trouver le premier job. C’est dur d’avoir vingt ans en 2020 ».
Un an plus tard, 31% des jeunes sont en situation d’isolement, sans liens familiaux, amicaux, professionnel ou de voisinage ou associatif. Ce n’est deux fois plus que l’année dernière. « C’est ce qui nous a particulièrement marqués. Nous sentions sur le terrain depuis plusieurs mois les difficultés nombreuses chez les jeunes. Ce qui est assez effrayant, c’est qu’entre 15 et 30 ans, c’est l’âge ou on construit sa vie, c’est l’âge ou on se développe, et avoir aujourd’hui un jeune sur quatre qui est en situation d’isolement » déclare Axelle Davezac, directrice générale de la Fondation de France, ce matin sur le plateau de Télématin.
Ces jeunes isolés sont deux fois plus nombreux que le reste de la population à affronter la pauvreté et le chômage. Une difficulté à remonter qu’en on démarre dans la vie active ou que l’on soit étudiant et devant compléter ses revenus par un job étudiant. À ce stade de la crise sanitaire, plus de 20% des jeunes font appel à l’aide alimentaire pour subvenir à leurs besoins quotidien. Une situation précaire qui n’existait pas avant la pandémie de la Covid-19 et qui est en forte hausse depuis la rentrée de 2021 avec la venue de l’hiver.
La Fondation de France se mobilise auprès d’associations étudiantes et auprès des Crous dans les régions pour aider les jeunes à payer leur loyer et à se nourrir ou obtenir des produits d’hygiène.
La crise sanitaire et les confinements successifs ont révélé une vraie fragilité auprès de personnes chez qui il existait déjà un isolement fragile. « Pour reconstruire il faut du temps » précise Axelle Davezac. « Nous travaillons avec des associations, dans les territoires ruraux aussi, dans les villes et les quartiers où se concentre la vie étudiante pour aller à la rencontre de ces jeunes. »