Manifestation en ville ce mardi 21 novembre à Evry-Courcouronnes pour les 70 travailleurs intérimaires de DPD en grève depuis le 15 novembre. Ils ont été reçus en préfecture dans la matinée.
Le 24 novembre, DPD assignait les travailleurs sans-papiers qui tenaient le piquet de grève à l’intérieur du site du Coudray-Montceaux, pour obtenir leur évacuation. Pour Sud PTT, la surexploitation des travailleurs sans-papiers est bien une réalité au sein du groupe La Poste : « Son PDG Philippe Wahl se félicite régulièrement des profits réalisés dans le secteur du colis, liés à la croissance du e-commerce. Mais, entre les clicks et les livraisons, il y a une réalité humaine et sociale dont le service communication de La Poste ne parle jamais : l’exploitation des travailleuses et des travailleurs du colis. Celle des salarié·e·s de La Poste, fonctionnaires et salariés en CDI, dont les conditions de travail ne cessent de se dégrader depuis des années. Mais aussi celle, encore plus féroce, des CDD, intérimaires, sous-traitants. Tout en bas, les plus exploités sont ceux dont la situation est la plus précaire : les travailleurs sans-papiers. », peut-on lire sur le site de Sud PTT.
Soutenus par des syndicats et des associations, ils étaient une centaine à défiler dans les rues d’Évry-Courcouronnes promettant qu’ils ne lâcheront rien. « Nous n’avons rien à perdre », scandent-ils. Partis de la Poste centrale, ils sont allés jusqu’aux portes de la préfecture, où une délégation a été reçue.
« C’était une première prise de contact » , explique Giorgio Stassi de Sud Poste 91. « La préfecture nous a écoutés, a pris les renseignements sur la situation et doit revenir vers nous. » Une situation complexe pour les quelque 70 travailleurs sans papiers. « Nous étions dans l’ombre, nous voulons aller vers la lumière, explique Dioum Elhadji, d’un collectif des sans-papiers. La plupart d’entre nous ont été recrutés par une agence d’intérim. » Pour pouvoir travailler, ces travailleurs en attente de régularisation se sont procuré les papiers d’une autre personne en règle.
Dans une attente d’une intervention de la préfecture et d’une grande détermination, les sans-papiers de DPD campent devant le site du Coudray-Montceaux : « Nous n’avons plus de salaire, mais nous avons des collègues qui nous aident. Nous dormons sur place, sur le piquet de grève », explique l’un d’eux. La solidarité s’organise pour venir en aide aux grévistes soutenus par le syndicat Solidaires 91.