Un salarié 49 ans de l’entreprise Paprec, un des leaders du traitement des déchets et du recyclage en France, est mort en février 2014 sur le site de Wissous (Essonne).
Il a été trouvé mort broyé dans une machine destinée au tri de déchets de chantier. Il n’y a eu aucun témoin direct de l’accident, seul un chauffeur est intervenu juste après pour arrêter la machine « Mais il était déjà trop tard », avait rapporté la police après son arrivée sur les lieux.
La victime travaillait sous le tapis acheminant les déchets vers un tambour rotatif dans une zone identifiée comme étant à risque. Cet homme de petite taille aurait tenté de lever les mains « peut-être en tentant de décoincer un déchet sous la zone de revient du tapis » selon le procureur. C’est alors que le malheureux a été happé par la machine dont les grilles de protection censées le protéger étaient mal positionnées.
Ce mardi 11 janvier, le parquet d’Evry a prononcé une peine à l’encontre de l’entreprise poursuivie pour « homicide involontaire » d’une amende de 150 000 €. Le leader du traitement des déchets et du recyclage en France devra répondre d’accusation pour « homicide involontaire ». La décision sera rendue le 8 mars prochain.
Les deux parties se rejettent la faute
Me Colin, l’avocate de Paprec affirme que la machine mise en cause était vérifiée chaque vendredi « et encore le jour ouvré précédant l’accident » ce qui vient contredire la société Ycare conceptrice de la machine qui était chargée de son entretien et qui affirme de son côté que les grilles de protection avaient été enlevées « mais elle ne les aurait pas replacées, ni n’aurait prévenu Paprec de leur démontage », précise l’avocate.
Tout au long de ce dossier, les sociétés Paprec et Ycare se sont mutuellement renvoyé la responsabilité d’un accident ayant coûté la vie d’un homme dont les faits gravissimes ne semblent pas les intéresser au premier plan. C’est ce que soulève l’avocat de parties civiles, maître Vincent Brengarth qui déplore « un ping-pong » entre les deux sociétés « qui cherchent à se défausser de leur responsabilité. »
Le procureur de la République a mis en cause le fabricant (Ycare) de cette chaîne quasi neuve qui était en charge de son entretien comme tient à préciser l’exploitant (Paprec) », dans un communiqué et espère « que les expertises menées permettront de déterminer précisément les causes et les responsabilités de chacun dans cet accident » qu’elle considère « incompréhensible. »