La « Sainte-Manu », une friche industrielle située à Riom dans le Puy-de-Dôme, est devenue un haut lieu du Street Art, mais elle est vouée à disparaître. Cette galerie éphémère va être immortalisée par Leica Geosystems, une entreprise à la pointe de la numérisation 3D.
La « Sainte-Manu », une friche industrielle qui était devenue un haut lieu du Street Art à Riom, dans le Puy-de-Dôme, est en cours de requalification et donc vouée à disparaître. Cette galerie éphémère va être immortalisée par Leica Geosystems, une entreprise suisse spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’appareils topographiques, qui est à la pointe de la numérisation 3D.
L’ancienne manufacture des tabacs de Riom qui symbolise le passé industriel de la ville a été laissée à l’abandon pendant plus de 40 ans. Depuis 2017, les artistes de l’association Street X Pression ont investi les lieux avec l’autorisation du propriétaire : Riom Limagnes et Volcans. Ces graffeurs ont réalisé près de 15 000 m2 de fresques sur les 4 niveaux du bâtiment, ce qui lui a valu d’être baptisée la « Sainte-Manu ».
Le site vient d’être vendu et sa requalification a débuté en octobre dernier. Depuis, l’association Street X Pression se démène pour assurer la postérité du lieu. « Nous préparons un livre d’art, qui sera imprimé à 1000 exemplaires », précise Rino, l’un des membres de ce collectif. Dans le même temps, Paul Irlande, gérant de Station Lasers Systèmes à Clermont-Ferrand, membre de Topocenter, une entreprise spécialisée dans les instruments de mesure pour la construction et la topographie, qui était fasciné par cette galerie atypique, a proposé de réaliser des prises de vues, de scanner le bâtiment et a fait le lien entre le collectif d’artistes et l’entreprise Leica Geosystems dont il est distributeur.
Leica Geosystems une entreprise à la pointe de la numérisation 3D
La marque Leica est partagée par trois sociétés, aujourd’hui indépendantes. Leica Caméra AG et Leica Microsystems GmbH sont situées à Wetzlar en Allemagne. Leica Camera AG, à qui on fait le plus souvent référence en utilisant le terme seul de Leica, est devenue célèbre grâce à ses appareils photo, et Leica Microsystems GmbH est spécialisée dans les microscopes. Leica Geosystems, dont le siège est basé à Heerbrugg en Suisse, est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation d’appareils topographiques. Désormais elle fait partie du groupe suédois Hexagon, leader mondial des solutions de réalité numérique, combinant capteurs, logiciels et technologies autonomes. Leica Geosystems est à la pointe de la numérisation 3D. Ces dernières années, sa technologie a beaucoup progressé en matière de vitesse d’acquisition, de précision et de miniaturisation des instruments, permettant de disposer d’une gamme complète de scanners statiques et dynamiques performants et simples d’utilisation. Cela permet par exemple de numériser des bâtiments dans leur ensemble et dans les moindres détails.
« Grâce aux technologies Leica, nous allons pouvoir immortaliser cette œuvre collective en proposant une visite virtuelle, et ainsi offrir au public une expérience immersive. De plus, nous allons intégrer aux livres en préparation des QR codes sur les pages, renvoyant vers la visite, qui sera elle-même sur notre chaîne Youtube », explique le street artiste Rino. Cette initiative témoigne en tout cas du potentiel de la numérisation 3D et de ses applications possibles dans le domaine de la conservation du patrimoine. À Lyon, le service archéologique de la ville a par exemple collaboré avec la maison de l’Orient et de la Méditerranée dans le domaine de l’acquisition, et du traitement des données 3D. Les deux équipes ont réalisé le relevé de la citerne romaine dite « grotte Bérelle », située sous une cour du Lycée Saint-Just (Lyon 5e). Cette technique peut servir à numériser des grottes préhistoriques, des sites archéologiques et peut s’avérer utile (comme l’illustre l’exemple de la « Sainte-Manu ») dans le Street Art, un art qui est par nature éphémère.