Samedi 29 janvier, Yannick Jadot était en meeting à Lyon-Confluence. En terrain conquis, il s’est appuyé sur ses soutiens locaux pour présenter son programme : « le projet des possibles », abordant ses axes principaux : le climat, le vivant et la justice sociale.
Yannick Jadot était à Lyon, samedi 29 janvier, pour présenter son programme « le projet des possibles ». L’évènement qui était organisé dans la salle de la communauté d’entrepreneurs H7, située à Lyon Confluence, était également diffusé en duplex dans de nombreuses villes de France. Il a pu compter sur ses soutiens locaux. Le meeting qui était animé par Eric Piol, maire de Grenoble et Yasmine Bouagga, maire du premier arrondissement de Lyon a en effet vu Grégory Doucet, le Maire de Lyon et Bruno Bernard, le président de la Métropole, apporter leur soutien au candidat d’Europe Ecologie Les Verts lors de discours passionnés. Un juste retour d’ascenseur, puisqu’il y a deux ans, le 7 mars 2020, Yannick Jadot était venu soutenir les deux candidats aux élections municipales et métropolitaines. Devant une foule acquise à sa cause, il n’a pas manqué de faire l’éloge de ces élus locaux et plus globalement des élus écologistes qui ont remporté les élections municipales en 2020.
Les Maires écolos
« Je suis heureux d’être ici dans l’ancienne capitale des gaules, la ville aux plus de 2000 ans d’Histoire, mais surtout aujourd’hui, la ville où se bâtit l’avenir. Car depuis 2020, depuis ces sacrées élections municipales, c’est une nouvelle page d’Histoire qui s’écrit dans cette ville et dans cette immense métropole, la deuxième de France » a commencé Yannick Jadot qui n’a pas manqué de citer également les autres villes de France, dans lesquelles l’écologie à remporter les élections.
« Vous les avez entendus ces maires qui agissent sur les terrains et qui sont aux prises avec le présent de l’action. Oui nous en sommes fiers de nos maires écologistes. Applaudissez les maires que vous avez entendus tout à l’heure ! Ils sont notre fierté » a continué le candidat à l’élection présidentielle avant d’insister : « L’écologie avec nos maires est une promesse tenue ».
L’écologie politique
Yannick Jadot, dont le slogan de campagne est « Changeons ! » a ensuite récité une ode à l’écologie politique et à l’action.
« Je suis venu vous dire, que les crises financières, le creusement des inégalités, cette pandémie, et toutes celles à venir, les atteintes à nos libertés, à notre démocratie, le culte de la croissance aveugle et de la surconsommation effrénée, l’individualisme, l’effondrement de la biodiversité, les féminicides, les maladies chroniques et bien entendu le dérèglement climatique, ne sont pas une fatalité », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Nous sommes prêts parce que les Français sont prêts ! »
« Le diagnostic, vous le savez, il est implacable. Pas un mois sans que des rapports scientifiques à commencer par ceux du GIEC ou de l’IPBES nous alertent sur l’accélération et les conséquences gravissimes du réchauffement climatique ou nous informent sur la disparition d’espèces animales ou végétales », a continué Yannick Jadot.
« Alors nous devons agir aussi parce que les inégalités explosent. La fortune des milliardaires dans le monde a plus augmenté en 19 mois de pandémie, qu’au cours de la dernière décennie », a dénoncé le candidat avant d’évoquer « la montée des idées de l’extrême droite et la pollution du débat public par des idées nauséabondes ».
Pour faire l’apologie de l’action, Yannick Jadot a cité Albert Einstein : « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire ».
Yannick Jadot a ensuite aborder plus en détail son projet qui comprend 120 mesures, se concentrant sur le climat, le vivant et la justice sociale.
La question du climat
« Mon projet s’ouvre donc sur la question du climat. C’est notre plus grand défi. C’est notre point d’appui pour bâtir le monde d’après. Vous le savez, la France est très loin de respecter ses engagements internationaux et européens. Les émissions devraient baisser deux fois plus vite qu’elles ne le font pour espérer atteindre les objectifs fixés lors de la signature de l’accord de Paris en 2021. Notre projet permet de baisser d’au moins 55% nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 » a-t-il tout de suite prévenu avant d’annoncer une de ces futures mesures phares : la reconnaissance du crime d’écocide.
« Un autre levier que nous utiliserons c’est la règle d’or climatique appliquée à nos dépenses publiques. Il existe à ce jour au moins 18 milliards d’euros d’argent public qui vont dans des dépenses néfastes pour le climat. Notre gouvernement subventionne la pollution et le réchauffement à cette hauteur et bien plus. Avec les écologistes au pouvoir, ces 18 milliards seront réaffectés bien entendu » a expliqué le candidat.
Il a ensuite évoqué ses projets en terme de politique fiscale : « Le bonus-malus fiscal écologique sera notre règle pour tous les impôts. À commencer par le rétablissement d’un impôt sur la fortune dont les taux seront en fonction de l’engagement des patrimoines dans la transition écologique. À continuer par l’impôt sur les sociétés, les plus vertueuses paieront moins, les plus polluantes paieront plus, la TVA que nous modulerons et qui sera supprimée par exemple pour les produits bio ».
Yannick Jadot a également indiqué vouloir investir dans la rénovation thermique.
Concernant la mobilité, il a expliqué vouloir développer les modes doux, sortir du « tout-voiture », investir massivement dans le ferroviaire, rendre obligatoire le forfait mobilité durable. « Enfin, nous interdirons la vente de véhicules neufs avec un carburant fossile d’ici à 2030 », a ajouté Yannick Jadot.
L’écologiste a également évoqué la transition énergétique, l’abandon des anciennes énergies, comme le nucléaire ou les énergies fossiles et le développement des énergies renouvelables. « Avec nous, EDF sera renationalisée, pour redevenir le bras armé d’une grande transition écologique et conserver les barrages sous contrôle public », a-t-il déclaré. Après avoir abordé le défi climatique, il a ensuite évoqué le vivant.
Le vivant
« Le tableau est connu. 75% du milieu terrestre et 66% du milieu marin sont sévèrement altérés, prêt d’un million d’espèces sont menacées d’extinction », a-t-il dit pour planter le décor. Pour stopper cette hécatombe, Yannick Jadot souhaite sanctuariser les fonds marins, instaurer la règle de zéro artificialisation des sols dans tous les documents d’urbanisme territoriaux, au plus tard en 2027 et il entend également sortir la France de l’élevage industriel. « Nous reconnaitrons les droits des animaux et nous créerons un Défenseur des droits de la nature et un ministère dédié à la condition animale. Nous inscrirons le respect du vivant, les limites planétaires tout comme la garantie de l’action pour le climat dans la constitution », a promis le picard.
« Nous interdirons les produits les plus toxiques comme le glyphosate, les néonicotinoïdes, les fongicides, dès notre arrivée au pouvoir en légiférant en urgence. Nous diminuerons de moitié l’usage de tous les autres pesticides et des engrais chimiques sur la durée du mandat », a-t-il ajouté avant de rassurer les agriculteurs : « Cette démarche, cette transition, nous la ferons avec les acteurs du secteur, avec les paysans, qui sont des travailleurs de la nature. Il n’est pas question de le faire sans eux et certainement pas contre le monde agricole ».
Le député européen a ensuite parlé santé environnementale. « Vous savez qu’il y a une augmentation très forte des cancers, des maladies chroniques. Nous combattrons à la source toutes les pollutions et nous organiserons une surveillance de l’ensemble du système épidémiologique, pour apporter des réponses, pour surveiller les points de captage d’eau, pour surveiller les pollutions chimiques », a-t-il affirmé.
La justice sociale
« Le climat et la défense du vivant sont notre point de départ. Mais nous le disons toujours, la justice sociale est notre chemin. La bataille de l’environnement ne peut être pensée et accomplie sans un changement profond de notre modèle économique et de notre modèle de société. L’écologie, c’est le jardinage et la justice sociale » a déclaré Yannick Jadot qui souhaite augmenter de 500 euros le Fonds vélo, multiplier par 4 le chèque énergie, mais surtout créer un revenu citoyen de 920 euros qui sera automatique et sera accessible dès 18 ans. Il entend également construire 700 000 logements sociaux sur le quinquennat, relever à 30% le taux de logements sociaux dans le cadre de la loi SRU, généraliser l’encadrement des loyers qui figuraient dans la loi Duflot et supprimer les cautions qui seront remplacées par un système public d’assurance contre les impayés à la charge des propriétaires.
« À l’égard de nos anciens, nous revaloriserons l’allocation personnalisée d’autonomie et nous assurerons un ratio minimal de soignants par personnes accueillies dans les EPHAD », a expliqué le candidat à l’élection présidentielle avant d’aborder la question du handicap. « L’Allocation aux Adultes Handicapés sera enfin individualisée. Car nous sommes convaincus qu’en incapacité de travailler, la personne en situation de handicap doit avoir droit de disposer de ses ressources propres pour son indépendance ».
Le candidat EELV souhaite également augmenter le SMIC à 1400 euros et le porter à 1500 euros à la fin de son quinquennat. Il prévoit aussi l’abrogation de la réforme de l’assurance chômage qu’il qualifie d’« injuste et culpabilisante » et s’engage à restaurer le compte personnel de pénibilité.
« Nous mettrons de la démocratie dans les entreprises. Notre modèle, c’est l’Allemagne. Nous voulons simplement que les salariés représentent 50% des conseils d’administration » a promis Yannick Jadot, annonçant également une augmentation des salaires dans le public et dans le privé, le recrutement de 200 000 personnes dans les services publics et des mesures pour lutter contre les déserts médicaux.
Concernant l’enseignement supérieur, Yannick Jadot a annoncé qu’il souhaitait supprimer Parcoursup’, créer 60 à 100 000 places d’étudiants et 10 000 postes d’enseignants-chercheurs.
Pour financer toutes ces mesures, Yannick Jadot compte sur la fiscalité. « Avec un impôt climatique sur la fortune qui taxera les patrimoines supérieurs à 10 millions d’euros et qui comportera un malus pour les actifs financiers qui détruisent le climat. Il rapportera 15 milliards d’euros. Nous alourdirons l’imposition sur les successions de plus de 2 millions qui profitent aujourd’hui de niches fiscales complaisantes. Ça nous rapportera 8 milliards. Ça sera bien pour financer l’autonomie de nos anciens. Nous supprimerons le cadeau fait pas Emmanuel Macron aux détenteurs de titres boursiers et nous les soumettrons de nouveau à l’impôt sur le revenu. Enfin, nous lutterons avec tous les outils de la puissance publique, pour mettre fin à l’évasion et à la fraude fiscale, elle nous prive de 100 milliards d’euros par an », a-t-il indiqué.
« Nous combattrons toutes formes de discriminations qui minent la société et qui abiment tant de femmes et d’hommes, le racisme, l’antisémitisme et le révisionnisme ne formeront jamais le socle des valeurs de la France », a ajouté Yannick Jadot avant d’annoncer vouloir se battre contre les féminicides et les lobbys.
Lors d’un discours où il n’a pas hésité à tancer les grands groupes, annonçant qu’il allait virer la Sodehxo des cantines, et invitant, non sans humour, le public à revendre ses actions TOTAL ou BASF, Yannick Jadot a appelé de ses vœux le rassemblement des « progressistes, des humanistes et de tous les Français derrière l’impérieuse nécessité climatique et la justice sociale ».
Il a également profité de ce meeting pour répondre aux 2,3 millions de signataires de l’Affaire du siècle, ces 4 ONGS : Greenpeace, Notre affaire a tous, OXFAM et la Fondation pour la nature et l’homme qui ont fait condamner l’état en justice pour inaction climatique. « Merci à la société civile pour sa mobilisation, pour sa détermination. Oui face à l’inaction, c’est désormais la justice, ce sont les tribunaux qui livrent leur verdict et il est implacable : « carence fautive de l’État, constat du non-respect des engagements, injonction à agir ». C’est la sanction du bilan d’Emmanuel Macron et de tous les gouvernements précédents avec lui. Cette sanction juridique devrait se transformer en sanction électorale » a-t-il indiqué avant de promettre : « Je serai le président du climat, celui qui respectera les engagements de la France aux accords de paris, rester sur 1,5° de réchauffement à la fin du siècle. La France retrouvera son leadership et nous prendrons la tête d’une diplomatie climatique qui entraînera les pays les plus volontaires ». Cette promesse, le candidat d’Europe Écologie Les Verts, l’a faite à Lyon, une ville qui fait désormais figure de capitale de l’écologie.
Le fil info de l’élection présidentielle 2022 avec Yannick Jadot
[et id= »7950″]
