Après l’offensive de Vladimir Poutine en Ukraine, les pays occidentaux n’ont pas tardé à annoncer une première série de sanctions contre la Russie. Le gel du gazoduc Nord Stream 2 est la plus emblématique.
Les sanctions promises n’ont pas tardé à tomber suite à la reconnaissance par Vladimir Poutine de l’indépendance des provinces ukrainiennes de Donestk et de Lougansk et le déploiement de troupes russes dans ces territoires.
Les sanctions européennes
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne se sont réunis le mardi 22 février à Paris. Ils ont choisi des sanctions graduelles afin d’empêcher l’intensification du conflit.
Dans le premier paquet de sanctions, les ministres européens ont décidé de s’en prendre aux 351 élus de la Douma, le parlement russe, qui ont voté en faveur de la reconnaissance des républiques de Donetsk et de Lougansk en les interdisant de visa dans l’Union européenne et en gelant leurs avoirs. 27 personnalités ou entités russes sont également sanctionnées.
Les Européens ont décidé d’entraver la capacité de la Russie à accéder à leurs marchés de capitaux et services financiers pour financer sa dette.
La décision la plus importante a été prise par l’Allemagne qui a annoncé sa décision de suspendre l’autorisation du gazoduc Nord Stream 2. Un geste qui représente un gros sacrifice pour nos voisins allemands qui sont très dépendants du gaz russe.
« Des sanctions sont annoncées, notamment la suspension de Nord Stream 2. Le Nord Stream 1 existe déjà et il faut se rappeler que c’est Trump qui était le principal opposant au Nord Stream 2. Il ne faut pas suivre les Américains et repartir dans une nouvelle guerre froide », indiquait Hubert Védrine mardi soir dans l’émission de Ruth Elkrief sur LCI. « Je pense qu’il faut durcir les sanctions sans trop pénaliser les Européens », préconisait-il.
Bercy a indiqué que ces sanctions toucheront beaucoup plus durement la Russie, puisque l’Europe n’exporte que l’équivalent de 1% de son PIB vers la Russie, alors que la Russie exporte l’équivalent de 11% de son PIB vers l’Europe.
Les sanctions britanniques
À Londres, où l’on a très vivement réagi à l’intervention russe, les sanctions sont finalement assez modestes puisque seules trois oligarques proches de Vladimir Poutine sont concernés. Leurs avoirs sont gelés et ils sont interdits de séjour au Royaume-Uni. Cinq banques russes ont également été sanctionnées.
Les sanctions américaines
Les États-Unis ont eux aussi décidé de procéder graduellement pour laisser leur chance aux négociations. Leur première tranche de sanction économique concerne pour l’instant deux banques russes et cinq oligarques proches de Vladimir Poutine, dont le patron des services de sécurité. Les Américains mettent également en place des sanctions pour couper Moscou du financement occidental et l’ensemble du système bancaire russe est dans le collimateur des États-Unis en cas d’escalade du conflit.
Les États-Unis ont également annoncé le déploiement de forces supplémentaires dans les Pays Baltes.
Le député européen, Raphaël Glucksmann, qui souhaitait des mesures fortes pour freiner les velléités russes dans un tweet posté le mardi 22 février a été en partie exaucé. Le gel du Nord Stream 2 a bien été décidé, des dirigeants ont été ciblés, mais les occidentaux ne souhaitent pas abattre toutes leurs cartes pour laisser sa chance à la diplomatie alors que la Russie est déjà sous le coups de sanctions considérables depuis 2014 et l’invasion de la Crimée.