En Russie, la population s’inquiète des sanctions prises par les Occidentaux. Le 24 février, des manifestants ont bravé l’interdiction des autorités pour manifester contre l’invasion russe en Ukraine.
Jeudi 24 février, le jour de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, il régnait une ambiance particulière à Moscou. Il y a eu deux alertes à la bombe : l’une à Sheremetyevo, qui est l’un des aéroports de Moscou, l’autre à GUM, un grand magasin qui est l’équivalent des Galeries Lafayette ou du Printemps en Russie, qui se trouve sur la place du Kremlin.
La population s’inquiète des sanctions
La population russe s’inquiète des sanctions qui ont été prises contre leur pays. Le Rouble s’effondre, après un plus bas historique à 90 roubles pour un dollar, la devise reculait vers 16h50 de 6,58%, après l’intervention de la Banque centrale russe pour stabiliser la situation. Les distributeurs de billets ont été vidés de leurs dollars et de leurs euros. Les Russes redoutent surtout l’exclusion du SWIFT même si pour l’instant cette sanction ne devrait pas être adoptée.
En Russie, on parle également de la mesure qui a été proposée par Sammy Mahdi, le secrétaire d’État à l’asile et à la migration du gouvernement belges qui a suggéré jeudi, que l’Union européenne devrait suspendre l’octroi de visas aux citoyens russes « tant que la menace pesant sur l’Ukraine et le peuple ukrainien persiste ».
Autre effet des sanctions prises par les Occidentaux : l’augmentation des prix de l’immobilier pour les appartements de haut standing qui ont augmenté de 50 à 80% à Moscou.
Une loi décidée par le Roskommnadzor (régulateur des télécoms russes) imposait aux firmes technologiques étrangères désirant commercer en Russie de s’installer en physique dans le pays avant la fin de l’année 2021. Pour l’instant, seul Apple qui vient d’ouvrir son siège social en Russie s’était plié à cette directive. Alphabet (Google), Facebook et Twitter devaient en faire de même, mais la guerre en Ukraine pourrait tout remettre en question.
Des manifestations à Moscou et dans tous le pays
Des manifestations ont eu lieu à Moscou, à St-Petersbourg et dans de nombreuses autres villes du pays pour manifester contre l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le ministère de l’Intérieur, le parquet et le Comité d’enquête de la Fédération de Russie avaient pourtant mis en garde les citoyens contre toute action de protestation, indiquant que les participants s’exposeraient à des poursuites.
À Moscou, environ un millier de personnes ont décidé de braver l’interdiction des autorités. La place Pouchkine, où la manifestation était prévue dans la soirée, avait été quadrillée par la police toute la journée, mais il semblerait que la manifestation ait eu lieu sur la place Triomphe finalement.
En Russie, le simple fait de brandir un panneau, une pancarte, peut mener à la case prison, comme en atteste un rapport d’Amnesty International publié le 12 aout 2021, dans lequel il est indiqué que manifester est de plus en plus difficile. Une peine de cinq ans d’emprisonnement peut-être prononcé en cas de participation à un rassemblement illégal. Le gouvernement n’a jamais levé ses restrictions sanitaires interdisant les manifestations, ce qui lui facilite la tâche. Le 24 février, près de 1400 personnes ont été arrêtées par la police dans tout le pays, dont la moitié à Moscou, selon l’ONG russe OVD-Info.
Le principal opposant au Kremlin, Alexeï Navalny, s’est dit ce jeudi, opposé à la guerre en Ukraine, mais il est actuellement emprisonné.