Suite aux menaces de Vladimir Poutine qui brandit l’arme nucléaire, l’Union européenne a annoncé, dimanche 27 février, en fin de journée, de nouvelles sanctions contre la Russie.
L’escalade continue. Après l’annonce, samedi 26 février, de nouvelles sanctions contre la Russie, dont la mesure la plus emblématique était l’exclusion de certaines banques russes du Sytème SWIFT, Vladimir Poutine avait répondu dimanche aux alentours de 14h, par la mise en alerte des forces de dissuasion russes. Suite aux menaces de Vladimir Poutine, la présidente de l’Union européenne s’est une nouvelle fois exprimée, dimanche soir. Cette fois, elle était accompagnée de Joseph Borell, le chef de la diplomatie européenne, pour annoncer une nouvelle kyrielle de mesures.
« L’Union européenne intensifie son soutien à l’Ukraine et ses sanctions contre son agresseur qui est la Russie de Poutine », a commencé Ursula Von der Leyen.
En plus des mesures annoncées samedi soir, à savoir l’exclusion de certaines banques russes du système bancaire SWIFT, le gel des avoirs de la banque centrale russe qui visait à empêcher la Russie de puiser dans son trésor de guerre estimé à 630 milliards de dollars pour financer son effort de guerre et de nouvelles mesures contre les avoirs des oligarques, Ursula Von der Leyen et Joseph Borell ont annoncé des sanctions sans précédent contre la Russie.
L’Union européenne va fournir des armes à l’Ukraine
« Pour la première fois, l’Union européenne va financer l’achat et la livraison d’armes et d’équipement pour un pays qui est attaqué. C’est un moment décisif », a indiqué Ursula Von der Leyen. «Un nouveau tabou est tombé, le tabou que l’Union européenne ne fournissait pas d’armes en temps de guerre. Parce que cette guerre nécessite notre engagement pour supporter l’armée ukrainienne, parce que nous vivons un moment sans précédent. Comme vous l’aviez dit quand la pandémie est arrivée, nous faisons face au meilleur comme au pire, dans un sens biblique. C’est la première fois dans l’Histoire que l’Union européenne fournit des armes létales à un pays tiers », a insisté Joseph Borell.
Fermeture de l’espace aérien européen
Ursula Von der Leyen a également annoncé la fermeture de l’espace aérien aux avions russes. « Ils ne seront plus autorisés à atterrir, à décoller ou à voler au-dessus du territoire européen. Cela concernera tous les avions, tous les charters des entreprises russes. Cela concernera également les jets privés des oligarques », a-t-elle indiqué.
Interdiction des médias prorusses dans l’UE
« Dans une autre démarche sans précédent, nous interdirons dans l’Union européenne la machine médiatique du Kremlin. Les médias prorusses Russia Today et Sputnik, ainsi que leurs filiales, ne seront plus en mesure de déverser leurs mensonges pour justifier la guerre de Poutine et pour semer la division dans notre union », a ajouté la présidente de l’Union européenne.
« Poutine ne veut pas seulement conquérir des territoires, il veut aussi conquérir les esprits avec ses messages toxiques, le Kremlin et ses soutiens sont engagés dans une campagne de désinformation massive, en Ukraine, dans notre voisinage et dans l’Union européenne elle-même. Nous avons lutté contre cette désinformation depuis 2015, avec l’East StratCom tank force, la plate-forme européenne de lutte contre la désinformation. Aujourd’hui nous franchissons une nouvelle étape pour attaquer la désinformation russe dans l’Union européenne en bannissant les médias Russia today et Spoutnik de l’Union européenne », a confirmé Joseph Borell.
Nouvelles sanctions contre la Biélorussie
Enfin, Ursula Von der Leyen a indiqué que l’Union européenne allait prendre de nouvelles sanctions contre « les autres agresseurs de cette guerre » : la Biélorussie. « Nous allons frapper le régime de Loukachenko avec un nouveau paquet de mesures. Nous allons introduire des mesures restrictives contre les secteurs les plus importants ». Les secteurs des hydrocarbures, du tabac, du ciment, du fer et de l’acier sont concernés. La Biélorussie faisait déjà l’objet de sanctions de la part de l’Union européenne pour la répression de son opposition et le détournement d’un avion européen qui avait été commandité par le président Loukachenko, le 23 mai dernier, afin d’arrêter Roman Protassevitch, un journaliste dissident.
Dans la foulée de ces déclarations, Joseph Borell a participé pour la quatrième fois de la semaine à une réunion des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne. À la sortie de cette réunion, il a annoncé que les ministres européens ont apporté leur soutien à l’entrée en vigueur de ces mesures qui devaient être appliquées avant ce lundi matin et l’ouverture des banques russes.
Dans la matinée du 28 février, les marchés mondiaux, qui craignaient une flambée des prix de l’énergie, étaient dans le rouge après l’annonce de ces nouvelles sanctions.