Zaporija, la plus grande centrale nucléaire d’Europe a été touchée par des frappes russes durant la nuit du 3 au 4 mars, provoquant un incendie et de nombreuses réactions internationales. Vendredi matin, les troupes de Vladimir Poutine occupaient la centrale, mais les pompiers ont pu intervenir. La situation semble sous contrôle.
Aux alentours de 1h du matin, un incendie s’est déclaré à Zaporija, la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Elle a été touchée par des frappes russes alors que les forces de Vladimir Poutine lançait l’assaut contre cette installation.
Dmytro Kuleba, le ministre des affaires étrangères ukrainien a sonné l’alerte sur son compte twitter. « L’armée russe tire de tous côtés sur la centrale nucléaire de Zaporijia, la plus grande centrale nucléaire d’Europe. Le feu s’est déjà déclaré. S’il explose, il sera dix fois plus gros que Tchernobyl ! Les Russes doivent immédiatement cesser de tirer, autoriser les pompiers à entrer, et établir une zone de sécurité ! », a-t-il indiqué dans un tweet posté à 1h30 du matin.
Andreï Touz, le porte-parole de la centrale nucléaire de Zaporija a confirmé que la centrale avait été touchée « à la suite d’un bombardement des forces russes », et il a publié une vidéo sur le compte Telegram de la centrale. Celui-ci a ensuite indiqué que les pompiers ukrainiens ne pouvaient pas accéder au site nucléaire dont les forces militaires russes venaient de s’emparer.
« Maintenant l’Europe doit se réveiller, la plus grande centrale nucléaire européenne est en feu et en ce moment même, les tanks russes cibles des unités nucléaires et ils ont des viseurs thermiques, ils savent sur quoi ils tirent, ils l’ont préparé », a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky dans une vidéo postée à 3h36 sur son compte twitter. « L’Ukraine compte quinze réacteurs nucléaires. S’il y a une explosion, c’est la fin de tout », a-t-il ajouté.
« Je suis profondément préoccupé par la situation à la centrale nucléaire de Zaporija (…). J’appelle les parties à s’abstenir de toute action susceptible de mettre les centrales nucléaires en danger », a déclaré Mariano Grossi, le directeur général de l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique dans un tweet publié le 4 mars à 5h du matin.
Boris Johnson et Joe Biden qui se sont entretenus avec Vlolodymyr Zlensesky ont exhorté la Russie de « cesser ses activités militaires dans la zone » afin, de permettre aux pompiers et aux services de secours d’accéder à la centrale.
Les pompiers ukrainiens ont finalement pu entrer et ils ont maitriser l’incendie. La centrale de Zaporija compte 6 réacteurs nucléaires, mais aucun d’entre eux n’a été touché. L’incendie se serait déclaré dans un bâtiment dédié aux formations et dans un laboratoire. Vendredi 4 mars, le réacteur numéro 1 de la centrale était arrêté, les réacteurs 2, 3, 5 et 6 étaient en phase de refroidissement alors que le réacteur numéro 4 était opérationnel et la situation semblait sous contrôle.
Jean-Yves le Drihan a réagit aux propos de Mariano Grossi, le directeur de l’Agence Internationale de l’énergie Atomique . « J’apporte notre plein soutien à Mariano Grossi dans leurs initiatives de suivi de la situation des installations nucléaires civiles ukrainiennes. Les bombardements qui ont touché la centrale de Zapoirija sont dangereux et inacceptables », a indiqué le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères français dans un tweet publié le vendredi 4 mars à 11h22.
Zaporija est la deuxième centrale nucléaire ukrainienne qui tombe aux mains de la Russie. Depuis le 24 février dernier, les forces russes occupent en effet la centrale nucléaire de Tchernobyl. L’Agence Internationale de l’Énergie Atomique s’était déjà inquiétée de l’impact de la guerre sur les installations nucléaires ukrainiennes.