L’OMS a fait le point sur la pandémie de Covid 19 lors d’une conférence de presse organisée le mercredi 16 mars. Selon elle, le variant Omicron BA.2 qui est plus contagieux que le BA.1, est en train de se propager dans le monde entier à la faveur de la levée des mesures sanitaires et d’une couverture vaccinale incomplète.
L’OMS a organisé une conférence de presse en visioconférence le mercredi 16 mars au cours de laquelle, elle est revenue sur la situation en Ukraine et sur la pandémie de Covid 19.
Concernant la pandémie de Covid, Tédros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS a indiqué qu’après « plusieurs semaines de baisse, les cas signalés de Covid 19 augmentent de nouveau à l’échelle mondiale en particulier dans certains pays d’Asie ».
« Cela augmente, malgré la réduction des tests, dans certains pays, ce qui signifie que les cas que nous voyons ne sont que le sommet de l’iceberg», a-t-il déclaré.
Le directeur de l’OMS indique qu’il « faut s’attendre à ce que les flambées épidémiques locales se poursuivent, en particulier dans les zones où les mesures de prévention de la transmission ont été levées » et qu’il « existe des niveaux de mortalité inacceptablement élevés dans de nombreux pays, en particulier lorsque les niveaux de vaccination sont faibles parmi les populations sensibles ».
« Chaque pays est confronté à une situation différente avec des défis différents, mais la pandémie n’est pas terminée. Je le répète, la pandémie, n’est pas terminée », a insisté Tédros Adhanom Ghebreyesus avant d’appeler « tous les pays à rester vigilants, à continuer à vacciner, à tester les séquences, à fournir des soins précoces aux patients et à appliquer des mesures de santé publique de bon sens pour protéger les agents de santé et le public ».
Il a signalé que l’OMS continue « d’appeler tout le monde à se faire vacciner là où des vaccins sont disponibles ».
Une augmentation liée à une « combinaison de facteurs »
La Dr Maria Van Kerkhove, responsable technique du programme d’urgence sanitaire de l’Organisation Mondiale de la Santé a indiqué que cette augmentation était liée à une « combinaison de facteurs ».
« Premièrement il y a toujours le variant Omicron qui se transmet à un niveau intense dans le monde entier. Nous avons des sous-lignées d’Omicron BA.1 et BA.2. Le variant BA.2 est même plus transmissible que le variant BA.1 et c’est la variante la plus transmissible que nous ayons vue du virus SARS COV2 à ce jour », a-t-elle expliqué.
Une des raisons de cette augmentation est la « levée des mesures sanitaires et sociales publiques, la levée de l’utilisation des masques, de la distanciation physique, des restrictions visant à limiter les déplacements des personnes », a affirmé la responsable technique du programme d’urgence de l’OMS. « Cela offrira au virus la possibilité de se propager », a-t-elle ajouté.
Selon la Dr Maria Van Kerkhove, cette augmentation est également liée à la « couverture vaccinale incomplète dans de nombreuses régions du monde, et en particulier chez les personnes qui risquent de développer une maladie grave ».
Elle insiste aussi sur le fait que « nous avons d’énormes quantités de désinformation qui circulent. La désinformation qu’Omicron est une forme légère du Covid, que la pandémie est terminée, la désinformation que c’est le dernier variant auquel nous avons à faire face. Cela cause vraiment beaucoup de confusion ».
La variant BA.2 va se « propager dans le monde entier »
Le Dr Mike Ryan du programme d’urgence sanitaire indique qu’il « est probable que ce virus se propagera dans le monde entier » en se déplaçant vers les « zones où l’immunité diminue » .
« Nous avons vu cela avec la brucellose et la poliomyélite à d’autres endroits, alors je pense qu’il est très important que nous reconnaissions que la transmission de cette maladie se produira. Il ne n‘est pas encore installé dans un schéma purement saisonnier ou prévisible », a-t-il déclaré.
La diminution des tests empêche de tracer et de séquencer le virus
La Dr Maria Van Kerkhove, explique que « parmi toutes les séquences disponibles, environ 75% sont des variants BA.2 et 25% des BA.1, toutes sont des omicrons et toutes sont des variants préoccupants ».
« On observe une augmentation de la proportion de BA.2 qui est détectée », a-t-elle insisté.
Elle s’inquiète de la diminution du «nombre de tests effectués » qui compromet la « capacité de tracer ce virus » et de le « séquencer ».
« Nous avons besoin de continuer à tester, nous devons toujours maintenir un séquençage massif et nous assurer que nous avons une bonne représentation géographique des séquences qui sont partagées, afin que nous puissions vraiment suivre ce virus en temps réel », a affirmé la responsable technique du programme d’urgence sanitaire de l’OMS qui souhaite « un système de surveillance très fort dans le monde pour la Covid 19 ».
Alors que la France, comme la plupart des pays européens est en train de lever les restrictions sanitaires, l’OMS a fait le point sur la pandémie de Covid 19 et a tenu des propos assez alarmants sur le variant BA.2 qu’elle considère comme un variant préoccupant. Pour lutter contre sa propagation, elle dénonce la levée des contraintes sanitaires et encourage la vaccination. Des propos assez éloignés des théories du professeur Raoult. Celui-ci a récemment indiqué que le variant Omicron n’était pas très virulent et qu’il résistait à la vaccination. Selon lui, le variant BA.2 résiste encore plus au vaccin que le variant BA.1.