À l’occasion de la journée mondiale de l’eau qui s’est tenue le mardi 22 mars, la métropole de Lyon a lancé Eau futureE, une démarche participative sur l’eau qui sera accompagnée d’une centaine d’animations.
« En 2010, l’assemblée de l’ONU a reconnu l’accès à l’eau comme un droit humain. Elle reste notre bien le plus précieux. L’eau n’est pas une marchandise », a déclaré Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon qui était présent sur le campus de l’Université Catholique de Lyon (UCLY) le 22 mars, à l’occasion de la journée mondiale de l’eau et de la soirée de lancement d’Eau futurE, une démarche participative organisée par le Grand Lyon.
Eau futurE une démarche participative
Eau futurE invite à « imaginer d’autres façons d’utiliser et de partager l’eau de demain » par l’intermédiaire d’ateliers de projection qui prendront la forme de pièces de théâtre, d’ateliers d’écriture, de balades, ou de films. Les objectifs de cette démarche sont de sensibiliser sur la raréfaction de l’eau, de faire vivre une expérience immersive aux citoyens pour les amener à se questionner sur les enjeux futurs et créer de nouveaux récits sur la question de la gestion et de l’usage collectif de l’eau.
Une centaine d’animations
Cette démarche participative sera accompagnée d’une centaine d’animations coorganisées avec 80 partenaires qui auront lieu entre le 22 mars 2022 et le mois de juillet, dans des endroits aussi divers que des médiathèques, des écoles, des collèges, des MJCs, des jardins partagés, des résidences pour les personnes âgées et les personnes handicapées de la Métropole (le programme détaillé).
« Ce que l’on a imaginé avec Eau FuturE, c’est de travailler les imaginaires. Comment on s’invente un avenir des possibles? Pour cela nous avons souhaité passer par le sensible, la Culture, la participation », a indiqué Laurence Boffet, la vice-présidente déléguée à la concertation citoyenne de la Métropole.
Un futur qui pour l’instant n’est pas réjouissant
Il faut dire qu’en l’état actuel des choses, ce futur n’est pas réjouissant. « Le niveau du Rhône devrait baisser de 30 % d’ici à 2050. Les rapports du GIEC sont toujours aussi inquiétants. Il faut préserver l’eau en termes de qualité et quantité », a affirmé Bruno Bernard dans l’un des amphithéâtres de l’UCLY.
« La préservation de la ressource de l’eau, c’est travailler avec l’agriculture, mais aussi avec l’industrie », a souligné le président de la Métropole. L’eau douce représente 2,8 % de l’eau présente sur la surface du globe et l’agriculture exploite 70 % de cette ressource tandis que l’industrie en accapare 20 %. « Déjà plus de 100 entreprises nous ont rejoints dans cette démarche », a ajouté Bruno Bernard, faisant certainement référence au « Manifeste pour une industrie qui s’engage et se transforme pour l’environnement » qui a été signé par plus de 120 entreprises industrielles de la Métropole.
« C’est aussi travailler sur les fuites », a continué l’écologiste. Le réseau d’eau potable de la métropole de Lyon d’une longueur totale de 4054 km compte 5500 capteurs de fuites.
La Régie publique de l’eau
Avec la création de la Régie publique de l’eau, la métropole de Lyon reprendra à compter du 1er janvier 2023, la compétence sur le service d’exploitation et de distribution de l’eau sur son territoire. « Ce sera un bon moyen pour avoir une politique publique de long terme, c’est plus facile avec un acteur public que privé. Je le répète, l’eau n’est pas une marchandise », a insisté le président de la Métropole.
Le Projet ville perméable
Le Grand Lyon travaille également sur le Projet ville perméable qui vise à déployer des moyens pour la gestion des eaux pluviales et la désimperméabilisation des sols. « Dans 85 % des cas, les eaux pluviales de la région rejoignent les eaux usées et doivent passer par les stations d’épurations », a regretté Anne Grosperrin, la vice-présidente déléguée à l’eau et à l’assainissement du Grand Lyon lors de cette soirée de présentation. Le lendemain, le 23 mars, elle indiquait dans un tweet que la Métropole avait adopté « cette nouvelle stratégie ».
Le Tribunal des générations futures
L’amphithéâtre de l’UCLY a ensuite accueilli le Tribunal des générations futures, un spectacle pédagogique dont le sous-titre était « faut-il sanctionner les gâchis de l’eau ? ». Des spécialistes se sont succédé à la barre pour tenter de répondre à cette question, après avoir juré « de témoigner pour le bien des générations futures ». Émilie Gaillard, une juriste spécialiste du droit pour les générations futures, a prôné une approche « transgénérationnelle des droits fondamentaux ». « Il est de notre devoir de permettre aux générations futures d’avoir accès à l’eau. C’est le droit à la vie et si cela n’est pas respecté, cela relève du droit pénal », a-t-elle déclaré.
Avec Eau FuturE, la métropole de Lyon pose la question de comment vivra-t-on demain avec moins d’eau ? Avec la Régie publique de l’eau et le Programme ville perméable, elle tente de limiter les dégâts.