Le dernier volet du 6e rapport du GIEC est, une nouvelle fois, alarmiste sur le futur de l’humanité si la conscience écologique mondiale ne change pas. Mais au-delà de vouloir faire peur, ce groupe d’experts apporte des solutions.
D’après le dernier rapport du GIEC, publié lundi à 17 heures, l’humanité a moins de 3 ans pour inverser la courbe du gaz à effet de serre. Pour les experts du climat, c’est une nécessité pour garder un monde vivable.
Sur la dernière décennie, la croissance des émissions de gaz à effet de serre, est de moins en moins impressionnante (de +2,3 % à +1,3 % par an) mais elle continue d’accroître. Pour 2050, ces émissions devront diminuer de 63 % à 84 %.
Mais quelles sont les solutions proposées par ces chercheurs pour atteindre cet objectif ?
Un effort à faire dans tous les secteurs
Pour le vice-président du groupe 3 du Giec, Priyadarshi Shukla, « les bonnes mesures, infrastructures et technologies » doivent « permettre de réduire de 40 % à 70 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2050. » En France, ce sont les transports qui émettent le plus de gaz à effet de serre. Le GIEC propose plusieurs alternatives pour les réduire dans ce secteur comme :
- La réduction de la demande de transports (télétravail)
- L’utilisation de modes de transports moins polluants (transports en commun, vélo, marche)
- L’ électrification des véhicules et biocarburants
Au niveau mondial, c’est la production d’énergie qui émet le plus de gaz à effet de serre (environ 34 %). Le rapport du GIEC d’avant était déjà alarmiste sur ce secteur. En 2022, il est plus encourageant, avec de nombreuses technologies qui « ont montré de nombreux progrès depuis le précédent rapport, en termes de coût, de performance et de déploiement ». Les solutions n’ont pas changé en 2 ans, installation de sources d’énergies peu polluantes (éoliennes, panneaux solaires…) et fermer le plus d’infrastructures fossiles.
Les deux autres secteurs analysés par le GIEC sont l’industrie et l’usage des terres. Dans le GIEC, le zéro émission dans l’industrie est possible. Pour l’agriculture, tout le monde peut contribuer à la réduction des gaz à effet de serre :
- Manger plus de végétaux et moins de viande
- Préserver et restaurer les forêts, les prairies ou encore les marais côtiers
- Gérer durablement les élevages et les cultures.
« Dans le monde, les 10 % de ménages les plus riches représentent entre 36 % et 45 % des émissions »
Le rapport du GIEC explique que « les émissions ont augmenté dans la plupart des régions du monde, mais sont distribuées de manière inégale. » Depuis 1850, les pays les moins développés sont ceux qui émettent le moins.
D’après le rapport du GIEC, ce sont les plus riches qui polluent le plus « dans le monde, les 10 % de ménages les plus riches représentent entre 36 % et 45 % des émissions. » Les experts précisent qu’ils sont le « plus grand potentiel de réduction » de ces gaz à effet de serre.
La neutralité carbone : une solution insuffisante
De nombreux pays se sont engagés dans la neutralité carbone pour 2050 afin de plafonner le réchauffement climatique à 1,5 %. Pour le GIEC, cette mesure est essentielle et indispensable, mais elle doit être accompagnée de nouveaux objectifs.
Mais à ce niveau, les Français n’ont pas le pouvoir de faire bouger les choses. Pour cette transition, les experts mettent en avant l’importance de financer cette transition écologique. « Les flux financiers privés et publiques vers les énergies fossiles sont toujours plus importants que ceux pour l’adaptation et l’atténuation du changement climatique. »
Pour les 10 prochaines années, les financements devront être « trois à six fois plus importants ».