À l’automne 2021, la métropole de Lyon a augmenté la Prime Air-Bois, afin d’inciter les habitants à renouveler leurs appareils à foyers ouverts ou anciens. Faibles en nombre, ils représentent les deux tiers des émissions de particules fines sur le territoire métropolitain.
Le territoire métropolitain compte 18 000 appareils à bois, à foyers ouverts ou anciens, selon la métropole de Lyon. D’après les chiffres d’Atmo Auvergne-Rhône-Alpes, l’observatoire pour la surveillance et l’information sur la qualité de l’air, ils seraient responsables à eux seuls, de l’émission des deux tiers des particules fines dans l’agglomération.
Mardi 12 avril, Bruno Bernard, le président de la métropole de Lyon et Pierre Athanaze, le vice-président à l’environnement se sont rendus au magasin «Tout feu tout flamme » à Saint-Priest, qui est spécialisé dans la vente de poêles à granulés, pour faire le point sur la Prime Air-Bois. Il s’agit d’un dispositif qui permet aux personnes à revenus modestes de n’avoir qu’un reste à charge très faible, si elles souhaitent renouveler leur appareil de chauffage à bois non performant.
Initiée en 2017, cette prime avait pour objectif d’atteindre le renouvellement de 3200 appareils, mais pour l’instant, la Métropole n’a enregistré que 1700 demandes.
« On est à 54 % de ce qu’on s’était fixé, mais on est au double de ce qui se faisait l’année dernière », a affirmé Bruno Bernard, lors de ce point d’étape.
L’augmentation de la Prime Air-Bois
Le prix des appareils non polluants, estimé en moyenne à 5000 euros, reste un frein. C’est pour cela que la Métropole a voté à l’automne 2021, l’augmentation de la Prime Air-bois.
Elle est passée de 500 euros à 1000 euros pour l’ensemble des habitants de la Métropole, 3000 euros pour les foyers ayant des revenus inférieurs à 19 500 euros. Cette prime est cumulable avec la prime de transition énergétique (MaPrimeRénov.), l’écoprêt à taux zéro (Ecp-PTZ) et le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE). De plus, la Métropole peut s’acquitter directement du paiement, auprès des professionnels, ce qui évite aux particuliers d’avancer les frais.
Depuis cette décision, le dispositif a connu une augmentation de 40 %.
Les poêles à granulés ou à pellets
Les appareils modernes comme les poêles à granulés ou à pellets sont à la fois efficaces sur le plan énergétique, facile d’utilisation et écologique.
Les études montrent qu’un appareil moderne Flamme Verte 7 étoiles émet 30 fois moins de particules qu’un foyer ouvert classique, de type cheminée, et consomme 7 fois moins de bois qu’un foyer ouvert.
« Le bois est une source d’énergie renouvelable et locale. Grâce à de bonnes pratiques de gestion forestière et avec un matériel performant, le chauffage au bois présente un excellent bilan carbone et émet peu de polluants atmosphériques. Les appareils modernes, tels que les poêles à granulés, sont aujourd’hui largement plébiscités à la fois pour leur design et leur facilité d’utilisation », a précisé Pierre Athanaze. « On brûle moins d’arbres pour chauffer, on va plutôt utiliser les rémanents du bois », a-t-il continué.
Les appareils de chauffage au bois performants permettent de réaliser de véritables économies d’énergie.
« Si on prend une maison de 100 m2 chauffée à l’électrique, c’est à peu près 1400-1500 euros pour la partie chauffage. Quand on passe aux granulés de bois, on est à peu près à 400-450 euros à l’année. Donc ça fait une économie d’un quart du cout de l’électricité », a affirmé Xavier Degeorges, le responsable du magasin « Tout feu tout flamme ».
« Avant j’avais une cheminée. On n’utilise même plus les radiateurs », a confirmé un de ses clients, qui va se faire rembourser 1000 euros, grâce à la Prime Air-Bois, et 1500 euros grâce à l’aide de l’État.
Un problème de communication
« Le frein c’est vraiment la communication. Quand on explique à un habitant que sa cheminée ouverte pollue, qu’on peut lui financer une grande partie des travaux, qu’il va avoir un meilleur confort et avoir des coûts énergétiques beaucoup plus faibles, après, naturellement, il va accepter de faire le nécessaire. Donc c’est à nous de communiquer de façon plus efficace », a déclaré Bruno Bernard.
Le président de la Métropole souhaiterait que l’État interdise les chauffages individuels à bois qui polluent. « Le préfet a annoncé qu’il allait le faire », a-t-il précisé.
Les poêles à bois de dernière génération sont bien adaptés à leur époque. Ils sont également une solution d’avenir puisque de nouvelles innovations sont en train de voir le jour. La société WoodTechno qui est soutenue par Pulsalys, l’incubateur de Start-ups de Lyon et Saint-Étienne, vient par exemple de mettre au point des granulés à haute performance énergétique grâce à un procédé innovant de fabrication basé sur l’extrusion.