Le 13 mars dernier, l’OMS alertait de la recrudescence des attaques contre les établissements de santé en Ukraine et à travers le monde. À l’époque, elle recensait 43 attaques en Ukraine et 89 au niveau mondial. Depuis, l’OMS comptabilise 119 attaques en Ukraine et plus de 160 dans le monde entier.
Depuis des semaines, l’OMS s’inquiète de la recrudescence des attaques contre les établissements de santé en Ukraine et à travers le monde. « 2022 n’a commencé que depuis 75 jours et nous avons déjà vérifié 89 attaques contre les soins de santé dans le monde, en Afghanistan, au Burkina Faso, en République Démocratique du Congo, en Lybie, au Nigéria, dans les territoires occupés palestiniens, au Soudan, dans la République arabe syrienne et bien sûr en Ukraine », affirmait Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse organisée le 16 mars dernier. À l’époque, l’OMS avait comptabilisé 43 attaques contre les soins de santé en Ukraine.
L’augmentation des attaques contre les établissements de santé à travers le monde
Les craintes de l’OMS étaient fondées, puisqu’en un mois, le nombre de ces attaques a presque doublé à travers le monde. « Depuis le 1er janvier 2022, l’OMS a vérifié 160 attaques contre les soins de santé dans 11 pays et territoires, faisant 97 morts et 74 blessés », indiquait l’OMS dans un communiqué de presse en date du 7 avril. Elle précisait que le Soudan qui connait des troubles politiques a connu une forte augmentation du nombre de ces attaques. Le 16 mars, l’OMS précisait que les 89 attaques comptabilisées à travers le monde avaient causé la mort de 35 personnes et qu’elles avaient fait 53 blessés.
L’augmentation des attaques contre les établissements de santé en Ukraine
En Ukraine, le nombre d’attaques contre les soins de santé est particulièrement préoccupant. Le 7 avril, l’Organisation mondiale de la Santé indiquait dans son communiqué qu’« une étape sinistre a été franchie aujourd’hui dans la guerre en Ukraine », puisque « plus de 100 attaques contre les soins de santé » ont été vérifiées par l’OMS depuis le début de la guerre, le 24 février ».
Bhanu Bhatnagar, le porte-parole de l’OMS a fait un nouveau point sur la situation depuis Lviv, dans l’ouest de l’Ukraine, dans une vidéo publiée le 12 avril.
« En date d’hier, l’OMS a vérifié 108 incidents d’attaques contre les soins de santé en Ukraine », a-t-il déclaré. « Cela pourrait aller des attaques contre les établissements de santé et les transports de personnel comme les ambulances, les fournitures et les entrepôts. Au moins 72 personnes ont été tuées et 51 personnes ont été blessées lors de ces attaques », a ajouté Bhanu Bhatnagar.
Le porte-parole de l’OMS a précisé qu’« environ 300 établissements de santé se trouvent actuellement dans des zones de conflit et environ 1000 établissements de santé se trouvent dans des zones de conflits modifiées ».
Le soutien de l’OMS en Ukraine
« Au cours des prochains jours, l’OMS fournira 15 générateurs aux hôpitaux de toute l’Ukraine qui ont une alimentation électrique limitée ou inexistante », a poursuivi Bhatnagar. « Les générateurs sont destinés aux oblasts de l’est, du sud et du nord, et nous avons réservé deux générateurs pour les hôpitaux de Marioupol pour qu’ils soient livrés dès que nous pourrons entrer ».
En plus de poursuivre tous les efforts pour rouvrir les opérations à Kiev, le porte-parole de l’OMS a expliqué que l’agence onusienne souhaitait également étendre sa base opérationnelle stratégique à Dnipro, dans le centre est du pays. Cependant, cela « reste encore incertain ».
L’OMS prévoit également de livrer 20 ambulances au ministère ukrainien de la Santé cette semaine. Elle aide également les autorités à mettre en place des hôpitaux de campagne pour fournir des services de santé essentiels là où les infrastructures sanitaires ont été endommagées ou détruites.
L’agence des Nations Unies a également évacué les personnes nécessitant un traitement médical immédiat vers la ville frontalière polonaise de Korczowa, où le gouvernement polonais a mis en place un établissement de santé pour soigner jusqu’à 200 personnes.
Une situation qui n’est pas sans rappeler le drame des victimes de l’attaque de la maternité de Zythomir, qui avait été transféré à Cracovie, avant d’être rapatrié à Lyon, le 12 avril, dans un avion affrété par la Métropole.
« Nous sommes scandalisés que les attaques contre les soins de santé se poursuivent. Elles constituent une violation du droit international humanitaire », a proclamé Tedros Adhanom Ghebreyesus, le directeur général de l’OMS, lors d’une conférence de presse.
Le 13 avril, il annonçait le chiffre de « 119 attaques vérifiées » en Ukraine, soit 11 de plus que le chiffre avancé la veille par Bhanu Bhatnagar. Le bilan des attaques contre les établissements de santé ne cesse de s’alourdir, conformément aux craintes de l’OMS.